HPSG: Merci Boston (Edition 2006-37)

Sept mois et des poussières. Voilà ce qu’aura duré la sacro-sainte organisation matricielle introduite dans le département Touroperating d’Hotelplan Swiss Group. Aujour-d’hui, la direction générale d’Hotelplan prend une décision aussi rapide que courageuse: «retour à la case départ» (ou presque) et organigramme à plat pour les cinq murs porteurs de la maison. Une décision à

Sept mois et des poussières. Voilà ce qu’aura duré la sacro-sainte organisation matricielle introduite dans le département Touroperating d’Hotelplan Swiss Group. Aujour-d’hui, la direction générale d’Hotelplan prend une décision aussi rapide que courageuse: «retour à la case départ» (ou presque) et organigramme à plat pour les cinq murs porteurs de la maison. Une décision à la hauteur du prix payé il y a quelques mois aux consultants extérieurs qui sont à l’origine du changement… Ce faisant, Hotelplan reprend à la virgule près la même organisation que son antenne romande, Tourisme Pour Tous, où les responsabilités sont attribuées à six personnes au Destination-Management, une au Sales & Operations, une au Markt-Management.

Même si Hotelplan ne l’admet pas, sa précédente organisation matricielle est un échec. A l’interne, une énergie folle a dû être dépensée lors de séances interminables et stériles réunissant les Products Managers sûrs de leur fait et le Markt-Management qui en était à ses balbutiements. Pendant ce temps, la concurrence s’activait à l’extérieur. A l’évidence, Hotelplan a dû y laisser des plumes en termes de parts de marché. Car il n’est pas certain qu’un M-travel assure une rentabilité décente à un TO de cette taille. Si Hotelplan n’était pas perdant, sa direction générale aurait testé pendant quelques mois encore ces fameuses matrices peu fécondes. Ce n’est pas le cas.

L’échec était programmé. Théoriquement, toute nouvelle structure est applicable. Concrètement, les thèses de St-Gall ou de Boston Consulting Group ne s’appliquent pas au Touroperating où la capacité de réaction immédiate est obligatoire. Sur du plus long terme, ou dans des réseaux internationaux actifs dans l’industrie des machines ou l’automobile, l’organisation à la Boston fonctionnera sans doute. Mais pas chez un TO qui doit faire face à une concurrence acharnée sur une marché restreint et saturé. Un TO de la taille d’Hotelplan ne peut fonctionner qu’avec une structure à plat où les chefs de ressorts ont une relation directe et unique avec la direction générale. Que les chefs de produits et autres analystes du marché élaborent la meilleure offre correspondant au marché est une chose. Qu’ils perdent leur latin à défendre leur jardin privé en est une autre. Un jour, il faut de toute façon trancher.

Le mérite d’Hotelplan est d’avoir reconnu son erreur et d’avoir pris les mesures qui s’imposent, moins de deux mois avant la clôture de son exercice financier 2005/2006. Errare humanum est, perseverare diabolicum