Dominique Sudan à propos de l’AIG (Edition 2007-01)

Il faut agir rapidement

Sans aucun trafic de correspondance, l’Aéroport International de Genève (AIG) a obtenu en 2006 un résultat remarquable au plan helvétique: en frôlant les 10 millions de passagers, l’AIG a traité la moitié du volume de l’Aéroport de Zurich, élevé au rang de hub par Swiss.

Si l’on ne peut que se réjouir des chiffres bruts obtenus à Genève, on doit aussi reconnaître que la part très importante détenue par EasyJet (un tiers du total) ne manque pas d’inquiéter: plus dynamique que jamais, le transporteur orange poursuit son développement sur sa base genevoise mais risque prochainement d’être gêné aux entournures par le blocage administratif du dossier T2. Un blocage qui pénalise fortement l’AIG, contraint pourtant de trouver des solutions rapides pour faire face à l’inévitable problème de saturation qui pourrait se poser dans un proche avenir.

Sur ce dossier, l’AIG doit pourtant ménager la chèvre et le chou: d’un côté, il doit séduire le nombre le plus élevé de compagnies régulières pour garantir une desserte internationale de qualité; de l’autre, il doit offrir à son principal client les conditions requises pour traiter un tiers (et bientôt davantage) du volume passagers.

L’AIG doit également satisfaire les compagnies privées très actives qui font de lui l’un des principaux aéroports européens d’aviation d’affaires. Trois «clients» qu’il convient de caresser dans le sens du poil. A l’étroit côté piste, l’AIG doit offrir aux trois acteurs majeurs de son tarmac des possibilités de stationnement dignes de ce nom. Or, la situation est loin d’être satisfaisante à certaines périodes chargées de l’année.

Côté ville, les blocages politiques sont aussi légion. Le T2 qui permettrait de traiter annuellement 4 millions de passagers en tout cas devient un dangereux serpent de mer. Quant à l’Aéro-Club d’en face, on n’ose guère y toucher (pour l’instant) par crainte de représailles dont la cité de Calvin a parfois le secret.

Or, c’est bel et bien en ville, du côté des politiques, que certains dossiers pourraient être rapidement débloqués. Un jour ou l’autre, il faudra se rendre à l’évidence: l’AIG a besoin du T2 comme de la surface occupée actuellement par l’Aéro-Club. Dans ce dernier cas, un aéroport qui se veut international ne peut plus se permettre de laisser cohabiter les aviateurs du dimanche et les pilotes professionnels.

La présentation imminente du nouveau plan directeur portant sur les infrastructures rend la remarque plus actuelle que jamais puisque les gros travaux prévus accéléreront de toute façon le phénomène de saturation que d’aucuns craignent.