La Suisse estime que la France doit se retrousser les manches (Edition 2007-12)

Un sondage commandé par Maison de la France relève forces et faiblesses de la première destination mondiale.

La dernière fois, c’était en 2003. Maison de la France a reçu les résultats d’un sondage commandé à l’Institut Ipsos auprès des visiteurs en provenance d’une dizaine de pays européens ou lointains. L’étude a concerné un panel de 480 personnes en Suisse. Pour Charles Barbier, directeur général de Maison de la France en Suisse, si l’enquête prouve une bonne image générale, certains éléments indiquent qu’il ne faut jamais rien négliger et qu’il est important de se retrousser les manches.

«Les résultats obtenus prouvent que le touriste suisse interrogé confirme ses prédispositions pour des vacances en France, admet Charles Barbier. Il arrive en deuxième position, après la Belgique, pour la consommation en France, ce qui est à la fois rassurant et logique en raison de notre proximité. Mais c’est rassurant car la progression est toujours perceptible, ce qui signifie que la France est largement appréciée alors que l’on peut dire que chaque Suisse est déjà venu dans notre pays. Il est donc difficile d’aller plus vite, notre position de leader nous interdit de gagner des points visibles. Et je n’oublie pas que les autres bougent.»

En revanche, le patron de Maison de la France en Suisse entend mettre l’accent sur quelques points qui fâchent, afin d’améliorer la situation. «Nous n’avons plus l’image d’un pays où l’on mange bien, reconnaît-il en analysant les résultats. Pour les personnes testées par Ipsos, la restauration bon marché n’est pas jugée intéressante en France. Quant à la gastronomie, son prix apparaît beaucoup trop élevé. Je relève que, par rapport à l’enquête de 2003, l’image de la France baisse légèrement en matière d’accueil ou de qualité de l’hébergement.» S’agit-il d’une surprise? «Non, répond Charles Barbier. Nous avons d’ailleurs anticipé ces résultats avec notre campagne Qualité France qui entend relever ce défi. Je crois que chacun va en tenir compte et ce ne sera alors qu’une alerte. Nous tenons compte de ces indicateurs pour rectifier le tir.»

L’enquête met en avant la force de frappe de l’Espagne et de l’Italie, deux pays majeurs qui ont fait des efforts très importants. «C’est exact, avoue Charles Barbier. Il faut ouvrir les volets pour comprendre les réalités d’un marché touristique qui, d’une part, se mondialise avec tout ce que cela signifie en rapport qualité-prix par rapport aux pays de la zone euro et, d’autre part, le professionnalisme de nos voisins qui progressent toujours.»

Le constat général est cependant positif. «Nous devons travailler ce rapport qualité-prix, c’est une évidence, con-clut Charles Barbier. Mais je note avec satisfaction que la France devance ses voisins pour la qualité de l’environnement comme pour la sécurité des biens et des personnes. Des atouts incontestables pour demain.»