Au gré des restructurations, Swiss International Air Lines nest plus que lombre de ce que fut Swissair à Genève.
Le nombre de destinations réellement desservies par ses propres appareils a fondu comme neige au soleil au fil des années et les parts de marché détenues par Swiss à lAéroport International de Genève (AIG) ne représentaient plus que 14,2% des compagnies de ligne en 2005.
Intégrée à Lufthansa, Swiss se porte mieux. Même si son développement actuel à lAIG se limite à de nouveaux vols opérés en codeshare avec Lufthansa, la volonté de développer Genève lannée prochaine semble bien réelle, cette fois-ci. Certes, il ne faut pas sattendre à un tremblement de terre au niveau intercontinental, qui serait contraire à la stratégie définie par Lufthansa et Swiss autour de trois hubs majeurs.
Mais au niveau européen, Swiss devrait logiquement vivre un heureux développement qui concernera de toute façon Paris, voire Nice. Dans le cas de Paris, les données sont claires: laccord commercial avec Air France sera
caduc au plus tard à la fin de lannée 2007. Il ne sera pas renouvelé pour trois raisons: Star Alliance préférerait, de loin, voir Swiss reprendre ses propres vols sur Paris; les agences de voyages ne font actuellement aucun effort pour vendre les vols «LX» sur Paris et la clientèle ne bénéficierait pas du traitement auquel elle a droit, y compris sur des opérations en codeshare.
Mais rouvrir Paris naura rien dune sinécure. Malgré les slots quelle détient encore à CDG où elle na pas commis la même erreur fatale quà Heathrow avec British Airways, Swiss ny bénéficiera daucun traitement de faveur. Quant au basculement sur Orly, il reste la meilleure solution mais sera aussi soumis à de fortes pressions depuis quAir France détient environ deux tiers des slots dans lancien fief dAOM et Air Liberté. Cest sans doute pour cela que Swiss, sans ladmettre, prend aujourdhui les devants pour se redéployer sur Paris, sans doute à lhoraire dhiver 2007/2008.
Nice, qui servait aussi à alimenter jadis le vol quotidien GenèveNew York, fait également partie des plans de la compagnie. Là, Swiss pourrait rapidement récupérer une partie de la clientèle EasyJet avec un horaire et un produit adapté. Un vol en fin de journée avec retour de la Côte dAzur le lendemain matin ferait parfaitement laffaire puisque les autres transporteurs actifs entre Genève et Nice ne sadressent quà une clientèle point-to-point, lasse des fréquents retards du vol du soir de la compagnie orange. Mais contrairement à la desserte de Paris, il nest pas sûr que létat-major de Swiss à Zurich voit en Nice une destination porteuse au départ de Genève.