2007, renouveau de Swiss à Genève? (Edition 2006-43)

Au gré des restructurations, Swiss International Air Lines n’est plus que l’ombre de ce que fut Swissair à Genève. Le nombre de destinations réellement desservies par ses propres appareils a fondu comme neige au soleil au fil des années et les parts de marché détenues par Swiss à l’Aéroport International de Genève (AIG) ne représentaient

Au gré des restructurations, Swiss International Air Lines n’est plus que l’ombre de ce que fut Swissair à Genève.
Le nombre de destinations réellement desservies par ses propres appareils a fondu comme neige au soleil au fil des années et les parts de marché détenues par Swiss à l’Aéroport International de Genève (AIG) ne représentaient plus que 14,2% des compagnies de ligne en 2005.

Intégrée à Lufthansa, Swiss se porte mieux. Même si son développement actuel à l’AIG se limite à de nouveaux vols opérés en codeshare avec Lufthansa, la volonté de développer Genève l’année prochaine semble bien réelle, cette fois-ci. Certes, il ne faut pas s’attendre à un tremblement de terre au niveau intercontinental, qui serait contraire à la stratégie définie par Lufthansa et Swiss autour de trois hubs majeurs.


Mais au niveau européen, Swiss devrait logiquement vivre un heureux développement qui concernera de toute façon Paris, voire Nice. Dans le cas de Paris, les données sont claires: l’accord commercial avec Air France sera
caduc au plus tard à la fin de l’année 2007. Il ne sera pas renouvelé pour trois raisons: Star Alliance préférerait, de loin, voir Swiss reprendre ses propres vols sur Paris; les agences de voyages ne font actuellement aucun effort pour vendre les vols «LX» sur Paris et la clientèle ne bénéficierait pas du traitement auquel elle a droit, y compris sur des opérations en codeshare.

Mais rouvrir Paris n’aura rien d’une sinécure. Malgré les slots qu’elle détient encore à CDG où elle n’a pas commis la même erreur fatale qu’à Heathrow avec British Airways, Swiss n’y bénéficiera d’aucun traitement de faveur. Quant au basculement sur Orly, il reste la meilleure solution mais sera aussi soumis à de fortes pressions depuis qu’Air France détient environ deux tiers des slots dans l’ancien fief d’AOM et Air Liberté. C’est sans doute pour cela que Swiss, sans l’admettre, prend aujourd’hui les devants pour se redéployer sur Paris, sans doute à l’horaire d’hiver 2007/2008.

Nice, qui servait aussi à alimenter jadis le vol quotidien Genève–New York, fait également partie des plans de la compagnie. Là, Swiss pourrait rapidement récupérer une partie de la clientèle EasyJet avec un horaire et un produit adapté. Un vol en fin de journée avec retour de la Côte d’Azur le lendemain matin ferait parfaitement l’affaire puisque les autres transporteurs actifs entre Genève et Nice ne s’adressent qu’à une clientèle point-to-point, lasse des fréquents retards du vol du soir de la compagnie orange. Mais contrairement à la desserte de Paris, il n’est pas sûr que l’état-major de Swiss à Zurich voit en Nice une destination porteuse au départ de Genève.