Air Austral pense développement global et nouveaux horizons (Edition 2008-14)

Gérard Ethève, le patron d’Air Austral ne regarde pas que l’axe Paris–La Réunion. Outre d’autres métropoles françaises, le développement international s’active.

Pour Air Austral, 2008 se présente comme une bonne année même si, de
toute évidence, elle se veut un peu particulière puisque la compagnie
se prépare à recevoir de nouveaux appareils permettant de dévoiler de
nouveaux horizons. Pour son président du Directoire et directeur
général, Gérard Ethève, «cette année se conçoit comme un palier pour le
renforcement de nos activités».

Un nouvel ATR-72-500 doit rejoindre la flotte en juillet, un autre
suivra, de même que deux B-777-300 attendus en mars 2009. «Pour nous,
poursuit Gérard Ethève, cela signifie bien évidemment de nouvelles
liaisons entre La Réunion et la France métropolitaine, avec davantage
de vols sur la province.» Actuellement, le réseau Air Austral sur la
métropole couvre Paris-CDG, Lyon, Marseille et Toulouse. Une
intensification est donc envisageable, tout comme de nouvelles
destinations puisque l’on parle beaucoup de Nantes. Gérard Ethève
rappelle également l’accord avec TGV Air.

«Avec les nouveaux B-777-300, nous allons poursuivre notre
développement en long-courrier en ouvrant une ligne Paris–La
Réunion–Sydney dès le 1er avril 2009. Et cette ligne doit se poursuivre
jusqu’à Nouméa.» Il s’agira en effet d’une liaison bihebdomadaire, le
mardi et le vendredi depuis Paris, avec Aircalin (Air Calédonie
International entre l’Australie et la Nouvelle-Calédonie). Gérard
Ethève ne cache pas qu’un partenariat avec une autre compagnie
ultramarine permettra une approche encore plus globale. «Avec Air
Tahiti Nui, souligne-t-il, il est tout à fait possible de développer
une idée Tour du monde. Je n’oublie pas les partenariats qui existent
déjà sur Bangkok avec Air Madagascar.»

Air Austral a fait voler 765000 passagers l’an dernier (+11%), dont
plus de 300000 sur la métropole. C’est dire si elle se positionne
d’abord sur sa région naturelle, travaillant, au départ de La
Réunion, sur Maurice, Mayotte, Les Comores, Madagascar,
Seychelles, Afrique du Sud.
«Notre chiffre d’affaires a atteint 257 millions d’euros pour un
résultat  net supérieur à 11 millions, soit quatre millions de
plus que l’année précédente. C’est dire si notre croissance est bonne.»

En Suisse, la compagnie est représentée par Airpass et Fabrice Adam,
Sales Manager Europe, se déclare très satisfait. «Nous sommes venus
travailler le marché suisse qui est plutôt conservateur. Les résultats
sont très positifs même s’il n’y a pas d’accord de préacheminement sur
Paris au départ de Genève.» 

Alain Bossu

Un front pour concurrencer Air France?

L’air de rien, ou presque, l’idée fait son chemin. Air Austral,
Aircalin, Air Tahiti Nui et Air Caraïbes pourraient bien, à l’avenir,
collaborer davantage encore. Ce n’est peut-être pas tout à fait un
front uni contre Air France, mais ça commence à y ressembler, d’autant
que chacun entend conserver des parts de marché devenues importantes
sur leurs destinations respectives et que la réponse d’Air France
montre à l’évidence que l’ex-compagnie nationale française n’entend
nullement perdre la main. Air France devrait ouvrir Mayotte en fin
d’année, ce qui irrite passablement Gérard Ethève, lequel sait que la
concurrence est déjà rude dans l’océan Indien.
Une Fédération aérienne des compagnies d’outre-mer est née fin 2006 et
regroupe justement Air Austral, Aircalin, Air Tahiti Nui et Air
Caraïbes. Le kérosène est déjà acheté en commun et les programmes de
fidélisation devraient bientôt être échangeables au niveau des miles,
un atout incontestable.   

AB