Air France à l’écoute des pros (Edition 2010-03)

Dès son arrivée, Vincent Vogt, directeur Air France-KLM Alpes et Bal-kans, a souhaité faire le point sur la situation.

«Les résultats du dernier TRAVEL
STAR où Air France a pointé à la vingt-quatrième place m’ont parus révélateurs.
Nous avons un problème et nous devons y remédier.» Fort de ce constat, une
étude est lancée en novembre/décembre auprès de 2000 professionnels de Suisse. Près
de 620 réponses parviennent à la compagnie, avec de précieuses informations.
«Personnellement, je suis très content d’avoir eu ce cadeau de Noël. Si les
agents ont pris la peine de nous répondre, c’est qu’ils nous considèrent encore
capables de nous améliorer.
Et je tiens à le préciser: nous allons le faire!»

Au travers de dix questions portant sur l’état actuel des choses et les points sur
lesquels une amélioration serait nécessaire. «Notre réseau et notre produit sol
et vol sont appréciés. Au total, nous avons pu faire une liste des éléments à
prendre en considération. Cinq points clés en sont ressortis. Le premier est
notre hub de Charles-de-Gaulles. Nous ne cessons de travailler avec l’aéroport
afin d’offrir une expérience des plus agréables possibles, et sans dire qu’il
n’y a plus de problèmes, de grandes améliorations ont été apportées. Notre
travail sera donc de montrer aux professionnels de quoi il retourne au travers
de voyages organisés à Paris CDG.»

Au rang
des mesures entreprises pour améliorer l’expérience des voyageurs, on citera un
rehaussement du Minimum Connecting Time (MCT).
«Nous devions coller à la
réalité plutôt que de donner de fausses idées.


45 minutes pour changer entre moyen et long-courrier, c’est trop peu. Nous
avons décidé de passer à 60 minutes.» La signalétique à été unifiée et
améliorée. De plus, du personnel est là pour orienter les passagers si
nécessaire. «Le Terminal 2E est actif à 100%. Quant au Terminal 2G, utilisé
pour les vols en provenance de Zurich, il est certes décentré. Mais depuis une
semaine, une nouvelle navette directe le dessert et permet de rejoindre
rapidement les autres terminaux.»

Le deuxième
point clé
est le risque de grève. Une image contre laquelle Air France
lutte encore aujourd’hui. «Il est indéniable que par le passé, Air France était
une compagnie qui partait facilement en grève. Aujourd’hui, ce n’est plus le
cas, mais la tendance est d’attribuer à Air France les grèves de tous les
secteurs touchant le trafic aérien. Nous aurons là à faire un grand travail de
communication afin de rectifier cette image.»

Troisième point, et
probablement l’un des plus sérieux: le centre d’appel. Avec un niveau de
satisfaction de 35% qualifiant ce service de «moyen» et 44% de «mauvais», le
bilan est sévère. «Nous avons décidé de prendre d’urgence des mesures pour
corriger ce point, car c’est inacceptable. Concrètement, nous allons
reconstituer un pool dédié au marché suisse uniquement, avec la possibilité
d’avoir un service dans les trois langues nationales principales (français,
allemand, italien). De plus, nous sommes actuellement en phase de recrutement
d’agents dotés de bonnes qualifications.»

Les quatrième et cinquième
points touchent la structure tarifaire. «D’une part, on estime nos tarifs trop
élevés et d’autre part trop complexes. Personnellement, je pense que ces
critiques sont basées sur une perception qui n’est plus d’actualité
aujourd’hui. Il est vrai que par le passé, nous avions une image de cherté. Ce
n’est plus le cas aujourd’hui. Nos tarifs ont été adaptés pour être compétitifs
avec ce qui se fait aujourd’hui. De plus, il ne faut pas oublier que nous
offrons le service d’une compagnie régulière, avec la gratuité des journaux et
du service à bord. Bref, avec tout ce qui a été supprimé dans le modèle Low
Cost.»

Et la
complexité tarifaire?
«C’est également une image du passé.
Nous avons simplifié nos tarifs depuis la fusion avec KLM. D’une part nos
tarifs peuvent être combinés avec des vols KLM, mais en plus, nous offrons des
tarifs avantageux en classe Voyageur (économique), qui sont adaptés en fonction
de l’offre. En d’autres termes, vous pouvez trouver des tarifs très bas le jour
du départ même, contrairement aux Low Cost qui augmentent leur prix plus la
date du départ approche. Et les tarifs les moins chers peuvent être modifiés
moyennement des frais.»

Cédric Diserens