En proie à de réelles difficultés, le groupe Air France-KLM se porte mieux et les premiers effets positifs du programme «Transform 2015» se font sentir. Au terme des neuf premiers mois de lexercice financier 2013, le groupe enregistrait un résultat dexploitation positif de quelque 183 millions deuros, contre un résultat négatif de 199 millions deuros au cours des neuf premiers mois de lexercice précédent. «On peut réellement parler de retour à léquilibre. Ce résultat global positif a suscité des réactions positives de la part de nos actionnaires, qui nous permettent de construire le futur sur une base plus solide. Sans cela, il neût pas été possible de lancer le nouveau programme dinvestissement de lordre de 500 millions deuros portant sur le produit», commente Vincent Kas, General Manager dAir France-KLM Alps & Balkans.
AU niveau suisse, le groupe se porte plutôt bien: en effet, la Suisse constitue lun des rares pays traversant une phase de croissance en termes de sièges offerts par le groupe aérien franco-hollandais.
A lexception des marchés comme le Brésil, ce cas de figure est unique. Ensemble, les deux compagnies Air France et KLM traitent annuellement quelque 2 millions de passagers entre Genève (neuf vols Air France sur Paris CDG et six fois KLM sur Amsterdam), Zurich et Bâle. «A elle seule, lescale de Genève génère la moitié de ce chiffre, Zurich environ 650 000 passagers et Bâle le reste. A Zurich, nous avons pris la décision de mettre les bouchées doubles en offrant davantage de capacité et de confort dès lhoraire dété 2014. Air France, avec tout ce que cela implique en termes de qualité de produits, effectuera son retour à Zurich le 30 mars en reprenant les opérations quotidiennes Zurich-Paris CDG en Airbus A318 équipé dune cabine tri-classe. Ces cinq vols quotidiens sur Zurich arriveront au Terminal 2F de CDG et partiront de ce même Terminal», confirme Vincent Kas.
Ces liaisons étaient opérées depuis quelques mois par la filiale régionale Hop!, qui conservent les vols programmés depuis Bâle (quatre fois Paris CDG, cinq fois Orly et deux fois Lyon) et assurent à Genève des opérations saisonnières vers Biarritz et Calvi.
«Historiquement, la Suisse est un marché très important pour notre compagnie. En termes dimage, nous voulons encore soigner notre approche afin quAir France deviennent la compagnie préférée des agents de voyages. A ce propos, les investissements dAéroports de Paris commencent à porter leurs fruits, les professionnels et leurs clients ne tarissant pas déloges pour la qualité des services offerts à CDG et la fiabilité de notre hub. Cest dans cette voie que nous entendons maintenir nos efforts, notamment en mettant sur pied des visites du site permettant de se rendre compte in situ de la qualité de notre produit aéroportuaire.
Et si les résultats sont bons, je reste convaincu que lon peut faire encore mieux entre la Suisse et Paris en mettant en avant la flexibilité que nous offrons et la ponctualité que nous garantissons.» Une flexibilité qui passe aussi par une tarification simplifiée, avec des tarifs oneway introduits depuis belle lurette et se déclinant sous la forme de prix «Mini» ou «Classic».
La restructuration opérée au niveau de lorganisation dAir France-KLM étant désormais terminée (ventes Outdoors à Zurich), le groupe sappuie en Suisse sur une équipe de vingt-trois personnes aux ventes, soixante à lescale et trente à la direction. Genève abrite également le siège de la délégation Alps & Balkans réunissant la Suisse, lAutriche, la Slovénie, la Croatie et la Serbie. «Avec dix délégations, notre découpage européen favorise à la fois la proximité et le contact humain, deux éléments extrême-ment importants pour assurer un suivi et une qualité de service dignes de ce nom. Cela ne serait guère envisageable en réunissant une vingtaine de pays dEurope sous la même entité commerciale. Rien quen Suisse, les marchés se traitent différemment, que lon se trouve à Genève ou Zurich», poursuit Vincent Kas.
Aujourdhui, les deux priorités concernant la Suisse sont clairement définies: stabilité dans loffre et développement dans le marché, les deux marques Air France et KLM conservant toute leur importance dans le message B2C alors quelles ne font quun au sein du groupe pour ce qui est de lapproche B2B.
Trois «joint ventures» stratégiques
Pilier fondateur de lalliance Skyteam, Air France joue bien entendu la carte du hub à CDG, où environ la moitié des passagers suisses est en correspondance pour une destination au-delà. «Au plan commercial, nous nous appuyons sur trois joint ventures stratégiques: lAtlantique (Air France/KLM/Delta Air Lines) qui génère quelque 13 milliards deuros de recettes combinées, lAfrique, avec létroit partenariat nous unissant à Kenya Airways, ainsi que la Chine, où la force de notre partenaire China Southern nous permet doffrir le plus riche réseau aérien pour un groupe aérien européen», rappelle Vincent Kas.
Dominique Sudan