Air Méditerranée croit en Bâle (Edition 2010-17)

La compagnie aérienne de Toulouse a créé une société anonyme à Bâle dans le but d’étendre ses activités, pour l’instant délimitées à la République dominicaine et au Vénézuela.

Un bref historique pour commencer. Air Méditerranée est une compagnie française née en 1995. Son siège est à Toulouse. Il s’agit d’un transporteur charter classique, un peu à l’image d’Edelweiss Air. Il compte sept Airbus A320 et A321 et collabore étroitement avec le TO tricolore Fram, qui a l’exclusivité de deux appareils. 

Ses autres capacités sont ouvertes à tous les voyagistes. «A ses débuts, Air Méditerranée était surtout focalisée sur le marché hexagonal. Voici deux ans toutefois et le lancement de destinations long-courriers, la compagnie a changé de stratégie en créant un partenariat avec le transporteur britannique Monarch Airlines – dont le propriétaire est l’italo-suisse Sergio Mantegazza –, basé sur une win-win situation. Explication: les destinations long-courriers rencontrent le succès estival en Angleterre, alors que c’est plus calme l’hiver. Par conséquent, Monarch a cherché un partenaire dans le but de louer ses appareils durant la saison froide. Et comme Air Méditerranée avait besoin de capacité supplémentaire pour ses long-courriers hivernaux, essentiellement au départ de Paris, un terrain d’entente a été facile à trouver», souligne Walter Binggeli, responsable d’Air Méditerranée pour la Suisse.  

En fait, la compagnie française avait besoin d’un gros-porteur pour la République dominicaine, voire le Sénégal (Dakar) et le Mexique. Mi-décembre 2009, Monarch a donc mis à disposition d’Air Méditerranée un Boeing 767-300, remplacé, depuis quelques semaines, par un Airbus A330-200. C’est en oc-tobre 2009 que la société de Toulouse a ouvert une S.A. à l’aéroport de Bâle comptant deux personnes à plein temps: Walter Binggeli et son assistante, Laetitia Sutter. 

Objectif: trouver un point de départ supplémentaire, surtout pour les long-courriers. «Il n’est en effet pas toujours évident de trouver 300 passagers, commente Walter Binggeli. La plate-forme rhénane présente en outre l’avantage de pouvoir tenter le lancement de nouvelles destinations long-courriers, le potentiel de passagers se situant en Suisse, en France et en Allemagne, soit trois pays. De surcroît, il n’y a aucune compagnie long-courrier.» 

L’aéroport de Bâle-Mulhouse-Freiburg, c’est quatre millions de passagers par an et un potentiel de six millions dans un rayon d’une heure et demie de voiture en Suisse, France et Alle-magne. Les destinations d’Air Méditerranée au départ de Bâle: la République dominicaine (chaque lundi) et le Vénézuela (le mercredi). Les dessertes sont effectuées par un Boeing 767-300 de Monarch – prêté à Air Méditerranée entre décembre et avril – avec une configuration de 326 sièges, tous en Economy Class. Il s’agit en quelque sorte du «huitième avion momentané» du transporteur tricolore.

Dans le détail, l’appareil décolle de Paris-Orly pour Bâle-Mulhouse et la République dominicaine, puis repart direction Paris et Bâle, respectivement le lundi et le mardi. Mercredi, l’avion part de Bâle pour Paris-Orly et effectue la liaison Paris-Orly–Isla Margarita (Porlamar) non-stop. Le retour Porlamar–Bâle est également un vol non-stop, qui continue vers Paris-Orly. 

«Au début, nous songions éventuellement à positionner un avion à Bâle. Cependant, il n’est pas évident de le remplir ici. Grosso modo, 150 passagers embarquent à Paris et autant à Bâle, répartis, pour ce dernier aéroport, à raison d’un tiers par pays situé dans la zone de chalandise de la plate-forme rhénane, que ce soit pour la République dominicaine ou le Vénézuela», précise Walter Binggeli. Air Méditerranée Suisse fonctionne telle une compagnie low cost. «Nous nous trouvons sur Internet et nos vols sont disponibles à tout TO ou chaque personne intéressée», indique le responsable. 

Didier Walzer