Tofu, le chien fidèle dentre les fidèles, ne signera donc plus lédito
de Baboo Time, une revue qui était bien autre chose quun magazine de
bord. Et il napparaîtra sans doute plus dans les prochaines images de
la compagnie aérienne. Comme quoi, nom dun chien, la roue tourne.
Julian, son bon maître, va sen aller sous dautres cieux même sil
demeure président du conseil dadministration de Flybaboo.
Finalement, le problème nest pas de se dire quun CEO chasse lautre
ou, tout au moins, le remplace. Le passage de témoin entre le fondateur
de la compagnie, Julian Cook, et lhomme dexpérience quest Jacques
Bankir pourrait ressembler à nimporte quel changement personnel ou
structurel de la vie des entreprises. Mais laprès-Cook ne signifie pas
seulement la reprise dune compagnie aérienne comme les autres.
Lorsquil a fondé Flybaboo, Julian Cook a sans doute répondu à une
attente en pleine agitation politique à propos de la ligne
Genève-Lugano. Cétait en novembre 2003, il y a cinq ans, presque un
siècle dans laérien du troisième millénaire, surtout avec un avion à
hélices. Rappelons-nous, personne ne se gaussait vraiment tant lidée
et le personnage apparaissaient sympathiques. Mais on la tour à tour
qualifié de doux rêveur, de gonflé (cest quand même mieux que
dégonflé, non?), de fils à papa qui ouvre des lignes sur Saint-Tropez
ou Ibiza. Et puis, ce nom
Baboo qui signifie patriarche pour retrouver
les racines indiennes du grand-père.
Bref, sur lavenir de la compagnie, nul naurait parié un kopeck. Or,
Julian Cook a prouvé quil ne baissait pas les bras, quil ne glissait
pas non plus sur les peaux de banane. Son style décontracté a
fonctionné, le coup de la Fiat 500 aussi. Il a également compris (ou
admis) que la dimension supérieure avait besoin dune nouvelle tête.
Reste que son successeur ne doit pas seulement poursuivre la route. Le
nouveau CEO de Flybaboo, Jacques Bankir, vient apporter son expérience
pour réussir la montée en charge dune compagnie qui va passer de moins
de 150 sièges à 448 dici 2009 avec larrivée des trois jets Embraer
190. Son mandat est simple: parvenir à léquilibre lan prochain puis à
la rentabilité. Après? Après, cest loin. Il sait que limage
sympathique dune start-up dynamique a permis le développement dune
niche au départ de Genève. Maintenant, il importe de mettre au point
une stratégie des réseaux, cest-à-dire, comme il lexplique lui-même,
travailler programme et yield.
Démontrer en quelque sorte que la vision de Julian Cook était juste et
viable. En clair que la niche nétait pas que pour le chien.