Alitalia reprend ses esprits après une période de turbulences (Edition 2006-45)

Le processus de privatisation ne se passe pas toujours comme prévu. A Genève, Alitalia en a fait l’expérience, mais tout rentre dans l’ordre.

La vie n’a pas été facile ces derniers mois pour l’équipe d’Alitalia en Suisse, et en particulier à Genève, mais tout est rentré dans l’ordre depuis début octobre. Pour Valéry Turco, directeur de la compagnie en Suisse, cela fait malheureusement partie du processus de privatisation d’une entreprise. «D’autres compagnies ont vécu de telles difficultés, explique-t-il sans vouloir chercher de prétextes supplémentaires pour fuir les responsabilités. Mais de là à parler de faillite comme nous avons pu le lire ou l’entendre tout au long de ces derniers mois…»

Valéry Turco n’élude pas le côté dramatique de la situation qui vient d’être vécue. «Nous avons été très affectés pendant quelque temps, admet-il, et je demande à tous ceux qui en ont pâti de bien vouloir nous excuser. Nous avons tout mis en œuvre pour que le fonctionnement normal reprenne le plus vite possible. Je peux assurer que les problèmes sont désormais derrière nous. A Genève, Alitalia fonctionne normalement depuis le 1er octobre.»

Plusieurs mois de négociations intensives ont été nécessaires pour régler une situation délicate en raison du manque d’appareils. Il a fallu puiser des avions un peu partout, dont à Genève. «Il n’y a pas eu de problème pour le long-courrier, commente Valéry Turco, mais Alitalia Express a été pénalisé. Pour ce qui nous concernait très concrètement à Genève, l’opérationnel a beaucoup souffert puisque les deux tiers des avions ont été placés sur d’autres lignes. Pour tout dire, la situation était invivable et je remercie toute l’équipe qui a su conserver sa motivation. Mais, je le répète, tout est opérationnel à 100% depuis début octobre.»

Pour le patron d’Alitalia en Suisse, il n’y a pas de problème financier. Mais il est vrai qu’Alitalia cherche de nouveaux actionnaires pour qu’à l’avenir, l’Etat ne soit plus maître à 49% comme aujourd’hui mais autour de 30% comme c’est à peu près la règle dans les anciennes compagnies aériennes étatiques. «Des discussions sont en cours avec différentes compagnies aériennes et nous devrions savoir d’ici fin mars qui sera ce nouveau partenaire qui reprendrait sans doute la moitié de la part de l’Etat.»

Autre problème en cours de régularisation, le Call Center. «Au 1er janvier, annonce Valéry Turco, nous allons reprendre en Suisse tout ce qui concerne les ‹Preferred Partners›. Ce n’était pas prévu, mais nous l’avons jugé nécessaire. Nous mettons tous les moyens possibles pour relancer la machine.»

Alain Bossu