All Nippon Airways mise sur le trafic haute contribution (Edition 2008-19)

Dix ans après l’ouverture de son bureau à Genève, All Nippon Airways (ANA) a réalisé durant l’exercice 2007-08 un chiffre d’affaires record au départ de la Suisse.

ANA revient de loin. Après avoir frôlé le dépôt de bilan à la suite du
11 septembre et de la fusion entre Japan Airlines et Japan Air System,
la compagnie japonaise a redimensionné son réseau, rationalisé sa
flotte et créé de nouveaux outils pour faciliter la vente de billets et
l’enregistrement. Conséquence: un retour dans les chiffres noirs en
2003-04 et un
bénéfice net consolidé de 117,9 milliards de yens (environ 1,16
milliard de francs) au terme des neuf premiers mois de l’exercice
2007-08, clos à fin mars mais dont les chiffres définitifs n’ont pas
encore été dévoilés.

Un dynamisme qui se traduit sur le marché helvétique par des ventes en
hausse. Bien qu’étant offline, ANA a réalisé en 2007-08 un chiffre
d’affaires d’environ 7 millions de francs, le meilleur depuis
l’ouverture il y a dix ans du bureau au WTC de l’Aéroport International
de Genève. «Notre plus grande satisfaction est d’avoir consolidé notre
position dans le segment high yield: 74% de nos passagers au départ de
la Suisse ont voyagé en Business et First Class, contre 67% durant
l’exercice précédent», se réjouit Miho Habel, directrice de la
compagnie pour la Suisse.

La prépondérance du trafic haute contribution s’explique par le
positionnement de ANA. Lorsqu’il a taillé dans son réseau
international, le transporteur n’a gardé que les routes les plus
profitables et a configuré ses appareils en conséquence. Au départ de
Francfort, principal hub européen de ANA devant Paris et Londres
Heathrow, les Boeing B-747-400 desservant quotidiennement Tokyo
comptent dix sièges en First, 75 en Business et 20 en Economy Premium,
contre «seulement» 182 en Economy. De fait, le passager type s’envolant
avec ANA au départ de la Suisse (grâce au codeshare à destination de
Francfort) est avant tout un client Corporate. «A Genève, d’où
s’envolent les trois quarts de nos passagers, nous traitons avec les
diplomates, les banquiers et les représentants de sociétés
internationales comme JT International.

La plupart d’entre eux se rendent à Tokyo, mais nous offrons aussi à
Narita des correspondances directes vers Fukuoka, Osaka, Nagoya,
Sendai, Hiroshima, Sapporo, Komatsu et Okinawa – toutes proposées au
même tarif que Tokyo.»

La clientèle d’affaires bénéficie également de la complémentarité entre
le réseau de ANA et celui de Lufthansa, partenaire de Star Alliance,
qui lui permet de voyager indifféremment sur l’une ou l’autre des
compagnies en fonction de ses impératifs (Lufthansa décolle de
Francfort à 13h30, ANA à 20h45). Ou alors de construire, par exemple,
un itinéraire avec ANA à l’aller et Lufthansa au retour avec un stop à
Hongkong ou Shanghai.

Quant aux perspectives d’avenir, elles sont plutôt bonnes. «D’octobre
2007 à janvier 2008, le trafic entre la Suisse et le Japon a progressé
de 14,4% selon le BSP. Une tendance haussière dont nous profitons
largement puisque dans le même temps nos ventes ont augmenté de 16,9%,
preuve que nous avons eu raison de miser sur le trafic haute
contribution», conclut Miho Habel.

Patrick Claudet

B-787: livraison retardée

En 2004, ANA est devenue la compagnie de lancement du Boeing
B-787 en commandant 50 appareils pour un montant de quelque six
milliards de dollars. Un avion qui aurait dû rejoindre la flotte du
transporteur japonais ces prochains jours mais dont la livraison a été
retardée à plusieurs reprises. ANA, qui souhaitait lancer le
«Dreamliner» en mai en prévision des Jeux olympiques de Pékin, envisage
de demander des compensations financières à l’avionneur américain. Le
premier B-787 devrait être livré au troisième trimestre
2009.  

PC

Le succès de l’opération ANA Business Jet se confirme

ANA dispose peut-être d’une flotte de 118 «wide-bodies» sur un
total de 215 appareils, cela ne l’empêche pas de desservir Bombay au
départ de Tokyo Narita avec un Boeing B-737-700ER dans une
configuration spéciale. A savoir 36 sièges Business ou 24 Business et
20 Economy Premium, alors que l’appareil est normalement doté de 136
sièges Economy.
Baptisé Business Jet, ce service exclusif a été lancé le 1er septembre
2007 et le succès a tout de suite été au rendez-vous. La preuve: moins
d’une année après l’inauguration de la ligne, la compagnie japonaise
vient d’ajouter une septième fréquence hebdomadaire entre la capitale
nippone et la métropole indienne.
Ce développement entend répondre à la demande croissante des hommes
d’affaires japonais et indiens qui apprécient la configuration
intimiste de cet appareil équipé de réservoirs auxiliaires pour relier
sans escale les deux villes distantes de 6700 km.   

PC