Amex veut se parer pour l’avenir (Edition 2013-43)

La perte du mandat de l’ONU ne refroidit pas la confiance de l’entreprise.

Comme annoncé à la fin septembre, American Express Company a bel et bien l’intention de créer un joint-venture avec un groupe d’investisseurs menés par Certares. Cette dernière dispose d’une direction jouissant d’une expérience importante dans l’industrie des voyages. En effet son directeur Greg O’Hara est également co-président du conseil d’administration de Travel Leaders Group, le premier réseau de voyages des USA.

Au travers de cette création, American Express entend réaliser des économies et des synergies, mais également de bénéficier d’un investissement accru dans le secteur des outils numériques. Néanmoins, il n’est pas question de se défaire des liens essentiels au sein d’American Express Company. Aussi, elle conserverait 50% de propriété de la nouvelle entité qui opérerait sous le nom d’American Express Global Business. Le groupe d’investisseurs apporterait quant à 

lui une participation comprise entre $ 700 millions et $ 1 milliard. Une somme qui servirait à développer le secteur des voyages d’affaires.

Du côté des employés, American Express confirme qu’il n’y aurait pas de licenciement lié à la nouvelle entité. «Certares est une entreprise spécialisée dans les investissements, et non une TMC. Elle ne contribuerait donc au joint-venture qu’en termes financiers», indique Diana C. Postemsky, Vice President, Corporate Affairs & Communications American Express Company. Les 5400 licenciements annoncés au niveau mondial en janvier dernier sont donc avant tout le résultat d’une volonté de repenser le modèle d’affaires afin de réduire les coûts structurels et d’être en mesure d’investir pour mieux s’aligner sur le glissement de la clientèle vers les canaux en ligne et les services automatisés.

«En 2013, nous avons doublé nos investissements dans la technologie, avec une concentration sur les services et aptitudes numériques, ainsi que sur le service haut de gamme. Le joint-venture devrait permettre d’accélérer la mise en place, ainsi que d’autres avancées. Nous sommes convaincus que c’est la bonne structure pour nous permettre de créer une TMC de nouvelle génération.»

En dépit de cette confiance, American Express a perdu l’appel d’offres lancé par l’Organisation des Nations Unies (ONU) au détriment de Carlson Wagonlit Travel. Difficile de savoir si la restructuration y est liée. «Nous ne nous exprimons pas sur les détails de notre relation avec nos clients. Ceci dit, il est important de relever qu’American Express est engagée dans les voyages et nos clients devraient bénéficier de cet investissement dans Global Business Travel de manière significative. La transaction devrait permettre d’améliorer davantage l’ensemble des produits et services, tout approfondissant les compétences du service client pour lequel American Express est connu.»

Seule véritable inconnue à l’heure actuelle: l’impact de la perte du mandat en termes de personnel. «Nous ne communiquons pas sur le personnel lié à un client spécifique. Nous pouvons seulement dire que nous pensons pouvoir nous appuyer sur l’expérience et l’expertise gagnée au travers du travail sur un tel compte, ainsi que sur les solutions innovantes que nous avons développées au cours de cette relation pour rechercher d’autres opportunités sur ce marché.»

Cédric Diserens