Au fil des ans, le nombre dapprentis en Suisse romande na cessé de reculer. Bien loin des volées record de 2006-2009 ou 2008-2011 qui comptaient respectivement 44 et 45 romands, la moyenne était cependant restée plutôt stable avec une bonne trentaine de candidats, sauf pour la volée 2009-2012 qui navait alors totalisé que 25 apprentis. En 2014, la Romandie pouvait compter plus dune trentaine dinscription. Stéphane Jayet, responsable de la Formation, indique que cette volée reste un record exceptionnel.
Plus surprenant encore, ni les cantons de Neuchâtel et du Jura, ni celui de Fribourg ne comptent dapprentis romands cette année. Pour Stéphane Jayet, lévolution du nombre dagence nest pas une explication possible. «La moyenne dengagements sur Neuchâtel et le Jura est de 2 apprentis par année. Sur Fribourg, elle est légèrement supérieure, dautant plus que sur ce canton le cycle 2014-2017 comprend 4 apprentis et bon nombre dagences formatrices prennent un seul apprenti pour lamener de la 1ère année au CFC.» Seul début de piste, le glissement du côte alémanique. Ainsi, un apprenti formé à Morat qui suivra les cours à Berne sort du quota romand.
La relève reste cependant assurée pour le moment. «Ce sont plus de 25 apprentis qui vont sortir lannée prochaine pour le cycle 2013-2016 et 28 apprentis pour le cycle 2014-2017.» Reste néanmoins quun tel effondrement pourrait à terme se révéler néfaste. Dautant que pour Stéphane Jayet, former des apprentis nest pas plus difficile aujourdhui. «La nouvelle ordonnance sur la formation (ORFO) a allégé quelques procédures administratives que la RFCB (Réforme de la Formation Commerciale de Base) avait alourdies. Toutefois, de par la professionnalisation du suivi et laccompagnement de lapprenti, le temps investi peut paraitre légèrement chronophage. Néanmoins, cette structure de formation permet dobtenir rapidement une autonomie du jeune sur le site de travail et sa responsabilisation qui va dans le bon sens.»
Il convient donc à chacun de faire un effort pour garantir une relève de qualité. «Je peux comprendre que certaines agences ou structures ne peuvent pas faire le pas, mais il suffit de sappuyer sur nos différents responsables cantonaux de formation, ou des formateurs existants, pour obtenir le soutien nécessaire à donner une chance de formation à nos jeunes. Cest une réelle mission dans un premier temps, mais cela sera également salvateur pour notre secteur dactivités, y compris pour mon employeur. Le 50% de notre effectif (VT Vacances) provient de lapprentissage au sein de la branche.»