Apprentis romands en recul (Edition 2015-31)

Les inscriptions à la fin juillet montrent une baisse du nombre de candidats.

Au fil des ans, le nombre d’apprentis en Suisse romande n’a cessé de reculer. Bien loin des volées record de 2006-2009 ou 2008-2011 qui comptaient respectivement 44 et 45 romands, la moyenne était cependant restée plutôt stable avec une bonne trentaine de candidats, sauf pour la volée 2009-2012 qui n’avait alors totalisé que 25 apprentis. En 2014, la Romandie pouvait compter plus d’une trentaine d’inscription. Stéphane Jayet, responsable de la Formation, indique que cette volée reste un record exceptionnel.

Plus surprenant encore, ni les cantons de Neuchâtel et du Jura, ni celui de Fribourg ne comptent d’apprentis romands cette année. Pour Stéphane Jayet, l’évolution du nombre d’agence n’est pas une explication possible. «La moyenne d’engagements sur Neuchâtel et le Jura est de 2 apprentis par année. Sur Fribourg, elle est légèrement supérieure, d’autant plus que sur ce canton le cycle 2014-2017 comprend 4 apprentis et bon nombre d’agences formatrices prennent un seul apprenti pour l’amener de la 1ère année au CFC.» Seul début de piste, le glissement du côte alémanique. Ainsi, un apprenti formé à Morat qui suivra les cours à Berne sort du quota romand.

La relève reste cependant assurée pour le moment. «Ce sont plus de 25 apprentis qui vont sortir l’année prochaine pour le cycle 2013-2016 et 28 apprentis pour le cycle 2014-2017.» Reste néanmoins qu’un tel effondrement pourrait à terme se révéler néfaste. D’autant que pour Stéphane Jayet, former des apprentis n’est pas plus difficile aujourd’hui. «La nouvelle ordonnance sur la formation (ORFO) a allégé quelques procédures administratives que la RFCB (Réforme de la Formation Commerciale de Base) avait alourdies. Toutefois, de par la professionnalisation du suivi et l’accompagnement de l’apprenti, le temps investi peut paraitre légèrement chronophage. Néanmoins, cette structure de formation permet d’obtenir rapidement une autonomie du jeune sur le site de travail et sa responsabilisation qui va dans le bon sens.»

Il convient donc à chacun de faire un effort pour garantir une relève de qualité. «Je peux comprendre que certaines agences ou structures ne peuvent pas ‹faire le pas›, mais il suffit de s’appuyer sur nos différents responsables cantonaux de formation, ou des formateurs existants, pour obtenir le soutien nécessaire à donner une chance de formation à nos jeunes. C’est une réelle mission dans un premier temps, mais cela sera également salvateur pour notre secteur d’activités, y compris pour mon employeur. Le 50% de notre effectif (VT Vacances) provient de l’apprentissage au sein de la branche.»