Attentats à Paris (Edition 2015-47)

La capacité de rebond suffira-t-elle?

La devise glaçante des terroristes est connue: nous frappons où nous voulons, quand nous le voulons. Pour la deuxième fois cette année, la capitale de l’Hexagone a été la cible de multiples attentats, les plus meurtriers de son histoire. Le mode opératoire déjà utilisé à Port El-Kantaoui/Sousse à la fin juin fait froid dans le dos: tirer à vue sans discernement aucun dans le seul but d’instiller durablement la peur dans les esprits de tout un chacun. Et même si la vie à Paris semble reprendre peu à peu son cours normal, rien ne sera plus comme avant.

Fouler aux pieds les valeurs occidentales et le mode de vie des pays libres, tel est le but visé, et malheureusement atteint. En visant la société dans son ensemble, les actions menées vendredi dernier ont un puissant effet déstabilisateur touchant directement l’industrie du tourisme. Et l’instauration de l’état d’urgence, fatalement, ne rassure nullement les clients potentiels. D’une façon globale, l’envie de voyager diminue fortement, et pas uniquement vers Paris. 

Certes, la capitale a besoin des touristes, ne serait-ce que pour éviter de faire le jeu du terrorisme. Pour atté-nuer les conséquences néfastes que de tels événements exogènes ont toujours sur leurs affaires, les producteurs et les transporteurs font tous preuve d’une grande sou-plesse. Mais comment réagira le client à court et moyen terme? Evitera-t-il uniquement les grandes capitales euro-péennes ou mettra-t-il simplement tous les voyages entre parenthèses?  

A l’heure où la branche connaît d’évidentes difficultés, il est à souhaiter que l’envie reprenne rapidement. Mais face à la violence des actes, l’habituelle capacité de rebond dont a toujours fait preuve l’industrie des voyages suffira-t-elle cette fois-ci?

Il faut l’espérer, pour le bien-être de chacun et celui d’une industrie directement touchée à chaque tragédie de ce type.

Dominique Sudan