BA attend l’immunité antitrust (Edition 2008-51)

British Airways attend un résultat positif pour l’exercice 2008/09.

A l’image de l’ensemble de l’industrie aérienne, British Airways (BA)
est confrontée à la crise depuis plusieurs mois. «Au mois de janvier
dernier, les premiers signes d’affaiblissement étaient déjà visibles.
La récession s’installait peu à peu. Tout le marché était concerné.
Localement, cette crise s’est traduite par une baisse à deux chiffres
de notre volume de trafic», commente Gilles Clinquart, responsable
depuis huit ans de BA en Suisse romande.

Mais BA résiste plutôt bien, avec des réserves cash de l’ordre de 1,2
milliard de US$: au cours des six premiers mois de l’exercice financier
débutant le 1er avril 2008, elle a enregistré un bénéfice de 52
millions de £. «Certes, la baisse est importante si on compare ce
résultat à celui du premier se-mestre 2007 où le bénéfice avait atteint
616 millions de £. Mais cela reste un bénéfice et une relative belle
performance dans la conjoncture actuelle. Sur l’ensemble de l’année
financière, nous tablons aussi sur un bénéfice et un revenu en hausse
de 3 à 4%», précise de son côté Sam Heine, Commercial Manager Suisse et
Autriche.

Dans un environnement plus difficile, BA a aussi décidé d’être plus
proche de ses partenaires, en particulier les agences de voyages.
«C’est le moment de montrer que notre force est de travailler main dans
la main avec nos partenaires et d’intensifier nos efforts sur la
communication. Dans cette période économique difficile, nous voulons
nous concentrer encore plus sur les relations humaines. Ainsi, nous
avons invité en novembre 250 agents de voyages de Suisse à visiter le
nouveau Terminal T5 d’Heathrow pour leur montrer qu’il s’agit
maintenant d’un outil de travail très performant», précise Gilles
Clinquart. D’un autre côté, BA insiste aussi la qualité du service du
début à la fin de la chaîne, y compris à l’aéroport de Genève où une
équipe performante est à l’écoute de la clientèle.»

Pour BA, Genève demeure d’ailleurs un marché extrêmement compétitif au
plan tarifaire. Son trafic est composé de 40% de passagers point à
point et de 60% de trafic en correspondance. Et si la compagnie a
décidé de renoncer en été 2009 à desservir l’axe Genève–Gatwick pour
mieux se concentrer sur les huit vols quotidiens vers Heathrow, c’est
tout simplement que cette route à forte connotation Leisure n’est pas
viable.

La priorité est donc accordée à Heathrow où le nombre de slots détenu
par BA a fondu en quelques années pour ne représenter aujourd’hui que
42% du total. «Comparé d’autres grands hubs d’Europe et à leur
compagnie dominante, ce taux est très bas. Nous ne sommes plus en
position de monopole, raison pour laquelle nous avons déposé
officiellement notre demande d’immunité antitrust avec American
Airlines et Iberia. Le Department of  Transportation (DOT)
américain devrait livrer sa réponse dans les prochains mois. Une
réponse que British Airways espère être positive dans l’intérêt des
voyageurs.

Actuellement, nous avons à faire face à un problème de concurrence
déloyale face aux autres alliances. Lorsque ces restrictions légales ne
seront qu’un mauvais souvenir, les clients comme les partenaires
commerciaux y gagneront énormément. Et l’alliance Oneworld sera
beaucoup plus visible qu’aujourd’hui», conclut Sam Heine.

Dominique Sudan

Le T5 d’Heathrow pleinement opérationnel
Le nouveau Terminal 5 de Londres-Heathrow a souffert des habituelles
maladies d’enfance qui ne sont désormais qu’un mauvais souvenir, Sam
Heine dixit.
Aujourd’hui, 92% du trafic de BA est traité dans ce T5 flambant neuf où
le temps minimum de correspondance a été réduit à 60 minutes. 95% des
passagers en provenance de Suisse ne sont plus contraints de changer de
terminal grâce au T5 qui affiche déjà de très belles performances en
termes de ponctualité. «Nous avons travaillé durement pour guérir ces
fameuses maladies d’enfance. Mais durant les semaines difficiles, les
passagers nous ont vraiment témoigné une belle confiance», insiste Sam
Heine.    

DS