Bentour, de l’utopie à la réalité (Edition 2008-14)

Le bilan actuel de Bentour laisse Mustafa Okan, directeur pour la Suisse romande, songeur, pour ne pas dire rêveur.

La situation de la Turquie s’est grandement améliorée et la reprise est
là. La période de troubles n’a pas été toujours facile à gérer. «Quant
on est un spécialiste, il ne nous est pas possible de renoncer à tel ou
tel aspect de la destination. Les généralistes ont stoppé leurs vols
quand la situation est devenue tendue. Nous avons dû continuer à
assurer notre présence sur le marché, ne serait-ce que de par la
collaboration permanente avec nos partenaires sur place.» Sur place,
Bentour travaille de très près avec les hôtels Delphine et Papillon,
ainsi qu’avec le réceptif Holiday Service Turkey (HST), présent parmi
les trois meilleurs réceptifs du pays. «L’avantage de tels partenaires,
c’est que nous pouvons bénéficier pour la Suisse de conditions
équivalentes à
celles des grands marchés européens. Quant aux hôtels, notre partenariat nous permet d’éviter le problème des Stop Sales.»

Le marché romand correspond bien à l’état d’esprit de Mustafa. «C’est
un marché qui se distingue du marché alémanique, de par sa recherche de
produits découverte et culturels. Le public romand recherche moins la
plage, si ce n’est en fin de séjour, après un circuit de découverte.»
La combinaison qui plaît le plus consiste en un circuit en Cappadoce,
suivi d’un séjour balnéaire.

Mustafa relève que l’arrivée de Swiss sur Istanbul est un atout non
négligeable. «La programmation de Swiss d’un vol Genève–Istanbul est
une coïncidence idéale. Bien entendu, le slot n’est pas des meilleurs,
mais contrairement au vol d’EasyJet de Bâle, Swiss pose à l’aéroport
international d’Atatürk. Le transfert vers la ville est donc plus
pratique.» La venue du transporteur helvétique devrait donc avoir un
effet dopant sur la nouvelle production concoctée par Mustafa.

«J’ai pu obtenir l’accord de notre direction à Zurich de produire une
petite brochure spéciale sur Istanbul, afin de répondre à la demande en
Suisse romande. C’est un produit pour lequel la clientèle devient de
plus en plus exigeante. Et c’est aussi un produit qui séduit en France
voisine.» En plus de proposer une sélection de logements pour la
métropole turque, des excursions et des combinés avec Antalya ou un
circuit en Cappadoce sont disponibles, permettant ainsi d’avoir une
sélection variée et culturelle.

L’orientation actuelle de la production se fait un peu plus sur le haut
de gamme. «Nous recherchons actuellement à compléter l’offre par des
établissements cinq étoiles. Souvent, les clients sont prêts à payer la
différence – souvent faible – entre un quatre et un cinq étoiles.
Toutefois, une faible différence ne veut pas dire que le standing ne
suit pas. Tout au plus, nous déplorons parfois que certains
établissements exigent de leur personnel une tenue classique, avec
costume et cravate, alors qu’en été la chaleur est difficile à
supporter. D’autres établissements, comme le Xanadu Resort à Belek,
jouent la carte de la tenue estivale, mais élégante.»

Lorsqu’il constate l’évolution du marché aujourd’hui, Mustafa ne peut
qu’avoir le vertige. «Si l’on m’avait dit à mes débuts, lorsque nous
gérions environ 28000 passagers par année au départ de Paris, que
j’aurais un jour à ma disposition quelque 38000 sièges pour une saison
au départ de la Suisse… Je crois qu’il faut être utopiste pour avancer
dans ce domaine. A l’époque, dans les années septante, on n’imaginait
pas qu’un jour il serait possible de réserver les vols, l’hôtel, les
tee times pour les golfeurs et même les repas grâce à un ordinateur.
Aujourd’hui, les possibilités sont énormes. Bien entendu, cela a
apporté d’autres problèmes à gérer tels que les Stop Sales ou les
obligations à tenir vis-à-vis des partenaires.»

Cédric Diserens

Détail important concernant les circuits

Bien que la production de Bentour soit relativement explicite,
Mustafa souligne un point important concernant les circuits proposés.
«Il faut que les agents expliquent bien à leurs clients que nous ne
faisons pas des circuits à la carte. Notre offre comprend deux circuits
à savoir Les trésors de la Riviera turque et Les Cappadoces et
l’Anatolie centrale, en alternance d’une semaine. Il n’est donc pas
possible de faire ces circuits toutes les semaines. La raison est que
nous proposons une troisième variante qui combine ces deux circuits sur
deux semaines.»   

CD

Le golf et le wellness complètent l’offre en Turquie

Le produit golf s’est considérablement développé en Turquie.
«C’est à se demander si la construction de tous ces terrains n’est pas
dommageable pour l’environnement», s’interroge Mustafa. Quoi qu’il en
soit, la Turquie possède des terrains variés et une offre hôtelière à
la hauteur.
Les golfeurs sont aujourd’hui des voyageurs exigeants: «Si les
green-fees et les tee times ne sont pas confirmés, les golfeurs ne
partent pas. Depuis 2007, nous proposons des packages de golf avec tee
times réservés dans le système électronique. S’il ne nous est pas
possible de garantir un tee time à 10h00 précises, nous pouvons
néanmoins assurer au client un départ le matin ou l’après-midi.» Les
agents de voyages peuvent réserver directement ces packages dans Cets
ou Touronline.
Pour les non-golfeurs, l’offre de spa et de wellness est extrêmement
bien développée. Un des points forts de cette année sera l’ouverture de
l’hôtel Papillon Belluna et du golf Montgomery. «Le complexe comprend
un établissement en forme de croissant de lune, des villas Papillon
situées entre le premier et le dernier par du parcours et un clubhouse
de trois étages, du haut duquel la vue sur le complexe est imprenable.»
Cette production permet à Bentour de fonctionner en toute saison sur la
Turquie. Bentour est sponsor de l’Association suisse des golfeurs
indépendants (ASGI).  

CD