Dans lorganisation dun voyagiste, la conception et publication de brochures est un poste aux coûts significatifs. Le développement dInternet et des supports numériques nont pas eu raison du papier, même si à prime abord, une économie importante semble réalisable. La question a été posée à différents voyagistes romands indépendants.
Rolf Weber (Stohler Tours) trouve pour sa part un équilibre. «Les frais qui résultent de la production en double sont clairement en plus, mais nous réalisons des économies sur les envois par poste. Nous sommes obligés de suivre la demande aujourdhui pour ces deux types de support.» Frédéric Maulavé (La Clé des Iles) y trouve un compromis. «La conception demande beaucoup de travail sur deux mois chaque année, au moment de la mise en ligne de la brochure hiver. Tous les liens doivent être contrôlés, de même que les tarifs, mémentos, etc. Dun autre côté, cela se révèle un gain de temps très important pour le reste de lannée, puisquil ny a plus quà réactualiser en ligne les différents changements qui interviennent.»
Olivier Dupont (Fert): «La production de brochures, version papier comme numérique, représente un coût très important. Afin de sassurer quil sagit bien dun investissement très utile pour lentreprise et les clients, agences ou particuliers, il faut aujourdhui engager une vraie réflexion quant à leur format, contenu, distribution Dans un monde dominé par le numérique, le support papier reste indispensable, mais de manière plus qualitative, réfléchie et limitée.» Michel Vargues (Air Marin): «Oui, la mise en ligne de brochure représente un investissement relativement important ne serait-ce que par lutilisation des logiciels de transformation ou ceux dhébergement (un business rentable pour les éditeurs).»
Stéphane Jayet (VT Vacances) fait pour sa part un calcul différent: «La mise en ligne, sur la base dune brochure existante, ne génère quasi aucun coût supplémentaire, si ce nest de la main duvre pour convertir en format électronique.» Enfin Bruno Walker (Jerrycan) aborde le sujet sous un angle de vue un peu différent. «Un site Internet représente bien entendu un investissement dans sa conception mais cet outil est devenu un complément de communication indispensable. Il faut savoir que nous proposons que des voyages à la carte qui par définition répresentent une formule incompatible à lintégration dune vente en ligne. A notre avis la vente en ligne implique certainement des coûts de gestion bien supérieurs.»
CD
Aperçus de la tendance
Le volume de brochures en papier a diminué denviron 30% chez Stohler. Sans donner de chiffre, Frédéric Maulavé parle dune «nette diminution», avec notamment la suppression de la liste de prix. Olivier Dupont parle quant à lui de «réduction drastique» au cours des deux dernières années, résultant davantage dune réflexion de fond. A contrario, Air Marin a augmenté le nombre de brochures spécifiques et généralistes. VT Vacances nobserve pas de grande variation, le nombre dexemplaires oscillant entre 22 000 et 25 000. Jerrycan compte passablement sur le papier, y compris sur la formule plus légère et ponctuelle du flyer.