Brochures numériques, solution véritablement économique? (Edition 2014-19)

Une option qui nécessite un certain compromis.

Dans l’organisation d’un voyagiste, la conception et publication de brochures est un poste aux coûts significatifs. Le développement d’Internet et des supports numériques n’ont pas eu raison du papier, même si à prime abord, une économie importante semble réalisable. La question a été posée à différents voyagistes romands indépendants.

Rolf Weber (Stohler Tours) trouve pour sa part un équilibre. «Les frais qui résultent de la production en double sont clairement en plus, mais nous réalisons des économies sur les envois par poste. Nous sommes obligés de suivre la demande aujourd’hui pour ces deux types de support.» Frédéric Maulavé (La Clé des Iles) y trouve un compromis. «La conception demande beaucoup de travail sur deux mois chaque année, au moment de la mise en ligne de la brochure hiver. Tous les liens doivent être contrôlés, de même que les tarifs, mémentos, etc. D’un autre côté, cela se révèle un gain de temps très important pour le reste de l’année, puisqu’il n’y a plus qu’à réactualiser en ligne les différents changements qui interviennent.»

Olivier Dupont (Fert): «La production de brochures, version papier comme numérique, représente un coût très important. Afin de s’assurer qu’il s’agit bien d’un investissement très utile pour l’entreprise et les clients, agences ou particuliers, il faut aujourd’hui engager une vraie réflexion quant à leur format, contenu, distribution… Dans un monde dominé par le numérique, le support papier reste indispensable, mais de manière plus qualitative, réfléchie et limitée.» Michel Vargues (Air Marin): «Oui, la mise en ligne de brochure représente un investissement relativement important ne serait-ce que par l’utilisation des logiciels de transformation ou ceux d’hébergement (un business rentable pour les éditeurs).»

Stéphane Jayet (VT Vacances) fait pour sa part un calcul différent: «La mise en ligne, sur la base d’une brochure existante, ne génère quasi aucun coût supplémentaire, si ce n’est de la main d’œuvre pour convertir en format électronique.» Enfin Bruno Walker (Jerrycan) aborde le sujet sous un angle de vue un peu différent. «Un site Internet représente bien entendu un investissement dans sa conception mais cet outil est devenu un complément de communication indispensable. Il faut savoir que nous proposons que des voyages à la carte qui par définition répresentent une formule incompatible à l’intégration d’une vente en ligne. A notre avis la vente en ligne implique certainement des coûts de gestion bien supérieurs.»

CD

Aperçus de la tendance

Le volume de brochures en papier a diminué d’environ 30% chez Stohler. Sans donner de chiffre, Frédéric Maulavé parle d’une «nette diminution», avec notamment la suppression de la liste de prix. Olivier Dupont parle quant à lui de «réduction drastique» au cours des deux dernières années, résultant davantage d’une réflexion de fond. A contrario, Air Marin a augmenté le nombre de brochures spécifiques et généralistes. VT Vacances n’observe pas de grande variation, le nombre d’exemplaires oscillant entre 22 000 et 25 000. Jerrycan compte passablement sur le papier, y compris sur la formule plus légère et ponctuelle du flyer.