Brussels Airlines est presque incontournable sur l’Afrique (Edition 2011-35)

Plus d’un tiers des passagers de l’axe Genève–Bruxelles poursuit son voyage vers le continent africain.

Depuis février dernier, Yves-Alain -Yersin préside aux destinées de la compagnie belge en tant que Country Manager Switzerland. L’intégration de Brussels Airlines (SN) dans le groupe Lufthansa suivait aussi la logique «Under one roof»: synergies obligent, SN rejoignait le Swissair Centre abritant au premier étage le groupe Lufthansa ainsi que plusieurs membres de Star Alliance. Seuls le Station Manager et les finances demeurent logés au terminal principal de l’aéroport.

Deux mois après la nomination du nouveau directeur pour la Suisse, le rapprochement avec Swiss devenait encore plus étroit. «Depuis avril en effet, Swiss nous représente au niveau commercial vis-à-vis de nos partenaires et clients. En résumé, Swiss est active dans le contracting, se charge de l’acquisition de nouveaux clients et assure le suivi des anciens. Mais nous conservons le support des ventes avec Olivier Volont, ainsi que le marketing et la tarification, les groupes étant quant à eux traités par Bruxelles», précise Yves-Alain Yersin.

A son arrivée à Genève, Yves-Alain Yersin s’est trouvé à la tête d’un marché très contrasté: SN opère avec ses propres équipements sept vols par jour à Genève, sa notoriété est réelle sur le marché. En Suisse alémanique d’où les vols vers Bruxelles sont opérés par Swiss depuis Zurich et Bâle, en code-share avec SN, un certain travail reste à -accomplir pour se faire un nom, notamment sur l’Afrique. «Le potentiel existe, nous le savons. La différence réside essentiellement dans le fait que les Alémaniques sont plutôt attirés par l’Afrique de l’Est et les destinations anglophones. Depuis Genève, les destinations choisies sont plutôt francophones. Des actions marketing sont prévues pour sensibiliser la Suisse alémanique à notre offre et notre dense réseau international.»

Après sept mois, les résultats de SN à Genève s’inscrivent dans la logique du marché. Après une bonne année 2010, les objectifs 2011 sont très ambitieux. Globalement, cela se traduit par une légère baisse intermédiaire de 3% par rapport au budget. Mais à budget égal, la hausse se monterait à 7% par rapport à 2010.

«Les problèmes faisant suite à l’élection en Côte d’Ivoire pèsent aussi sur le résultat. Or, Abidjan, avec Dakar et Kinshasa, forment le Top 3 à Genève. Nous avons été contraints de réduire de six à deux le nombre de fréquences sur Abidjan et sommes dans l’intervalle repassé à trois vols. Un autre problème s’est posé au Sénégal: unilatéralement, il a été décidé que SN ne serait plus autorisé à voler au-delà de Dakar. Nous avons donc été contraints de revoir une grande partie du réseau africain.»

En semaine, SN relie Genève à Bruxelles sept fois par jour, uniquement en A319. Cette route orientée Business entre les jours 1 et 5 bénéficie d’une offre réduite le samedi, avec quatre rotations dont trois en Avro. Le dimanche, l’offre normale reprend, mais avec un produit mixte, Avro/A319. «Les clients apprécient notre produit tout Airbus en -semaine. A l’image de trois autres compagnies du groupe (Austrian, Lufthansa et Swiss), ils retrouvent une uniformité de produit, à savoir des sièges Recaro de 2e génération», fait remarquer Yves-Alain Yersin. Au plan tarifaire, SN applique un modèle standard sur le long-courrier et des prix différenciés en Europe, avec les concepts B.business, B.flex (une Eco Plus avec service normal et siège du milieu libre pour autant que l’on n’est ait pas besoin) et B.light pour concurrencer les Low Cost (service payant).

En termes de répartition de trafic, 55% des passagers de Genève fait du point à point vers Bruxelles, 10% poursuit ailleurs en Europe, et 35% vole à destination de l’une des 20 destinations africaines de Brussels Airlines. La 21e destination sera Bamako qui ouvre en septembre, Ouagadougou, Cotonou, Lomé et Accra ayant été lancées en 2010. Dans le long-courrier, Brussels Airlines effectuera en 2012 son retour sur le continent américain (Côte Est) grâce à la livraison d’un -sixième A330-300.

Dominique Sudan

Yves-Alain Yersin, «l’Africain» de Brussels Airlines

Avant d’être choisi par la compagnie belge pour reprendre en février la fonction de Country Manager Switzerland, Yves-Alain Yersin a fait toutes ses classes chez Swissair et Swiss. En 1986, il entreprenait l’apprentissage de transports -aériens chez Swissair. Au terme de cette formation, il occupa différentes positions à Genève et Lausanne. La longue période africaine commence en 1995: Sales Manager à -Lagos (Nigeria) jusqu’en 1998; Country Manager à Libreville (Gabon) de fin 1998 à 2002; puis Accra (Ghana) qu’Yves-Alain Yersin fermera malheureusement en octobre 2003; -enfin, c’est -Nairobi qui fut la dernière étape de ce long parcours, jusqu’au début de cette année. «Après 16 ans, l’envie de faire autre chose se manifestait aussi. Un poste était prévu chez Swiss, à Zurich, lorsque l’offre de Brussels -Airlines est tombée du ciel. La complexité de la fonction -m’intéressait, sa variété également. J’avais le profil idéal, notamment grâce à la profonde connaissance de l’Afrique.»

DS