Dans la branche des voyages, la tâche nest pas toujours facile. Si les agences doivent lutter pour garder leur place face au monde numérique, les tour-opérateurs ne sont pas nécessairement mieux lotis. Depuis plusieurs années déjà, Frantour-Railtour a dû trouver une voie pour justifier son existence, en créant des produits forfaitaires plus élaborés dune part et en souvrant à la réservation dynamique dautre part. Lannonce de la fermeture des agences de voyages CFF na certainement pas été de bon augure et cest un pan non négligeable de distribu-tion qui a disparu.
De par son côté historique et son nom, «Railtour» a conservé une forte connexion avec le monde ferroviaire et par conséquent, les gares et leurs agences. Mais voilà, celles-ci disparues, les clients nont pas nécessairement le réflexe daller chercher un conseil en agence. Aussi, la décision de Frantour-Railtour prend tout son sens. Cest également une question de survie, car si le TO ne le fait pas, qui sen chargera? Mais la tâche nest pas sans rappeler le mythe de Sisyphe. Le travail du TO est dêtre à la fois disponible pour le client en direct, tout en sassurant quil est disponible au travers des agences. Et triste ironie du sort, les agences CFF ont dû pendant plusieurs années faire tout un travail «déducation» des clients pour leur faire prendre conscience quune agence CFF pouvait aussi vendre autre chose que du train.
A présent, les agences ont une carte à jouer en se ré-appropriant des produits «ferroviaires» quelles ont délaissés, que ce soit volontairement ou par la force des choses. Pendant ce temps, le monde numérique voit arriver des agrégateurs de plus en plus pointus. Pour continuer dexister, un Frantour-Railtour va devoir plus que jamais jouer les équilibristes, cherchant sans cesse le juste mi-lieu entre le direct et la distribu-tion. Peut-être un signe positif qui montre que la collaboration a encore de beaux jours devant-elle?
Cédric Diserens