Cathay Pacific mise sur la Chine continentale et l’Inde (Edition 2008-22)

Les marchés stratégiques actuels de la compagnie de Hongkong sont l’Empire du Milieu et l’Inde. Par conséquent, son retour on-line en Suisse n’est pas pour demain.

«L’exercice 2007 a été le meilleur pour Cathay Pacific (CX) en Suisse
depuis que nous sommes off-line, soit 2001», indique d’emblée André
Gantner, Sales Manager Switzerland de la compagnie de Hongkong, membre
de Oneworld. Au plan international, le bénéfice – 950 millions de
francs suisses – a été le plus élevé de l’histoire de CX.

Au départ de notre pays, le nombre de passagers a crû de 6% et le revenu de plus
de 10%, «ce qui signifie que, peu importe le prix, les hommes
d’affaires veulent voyager, analyse notre interlocuteur. J’ajoute que
Hongkong est désormais une destination d’affaires à l’année, alors que,
par le passé, les événements business étaient surtout concentrés au
printemps et en automne. Enfin, la demande pour l’Asie en général
affiche une croissance soutenue.» L’année en cours a commencé sous les
mêmes auspices avec, même, une légère augmentation en
termes de passagers et de revenu jusqu’à présent.

Pour les prochains mois, les vols Europe–Hongkong présentent un taux de
remplissage supérieur à la période correspondante de 2007, mais pas
forcément en raison des Jeux olympiques de Pékin. «Seule une partie de
nos clients iront aux JO. Pour juillet et août, ce sont surtout des
touristes désirant découvrir l’Asie au sens large, voire l’Australie.
En effet, obtenir des billets pour les Jeux olympiques, ainsi que des
chambres d’hôtel, n’est pas une sinécure.»

Au niveau développement, Cathay Pacific se concentre actuellement sur
la Chine continentale et l’Inde. «Nous avons acheté Dragonair voici
deux ans, qui dessert 21 villes en Chine au départ de Hongkong. Les
portes de l’Empire du Milieu nous sont donc complètement ouvertes. Nous
volons avec nos propres appareils sur Pékin, Shanghai et Xiamen. Sur
Shanghai et avec Dragonair, nous proposons 17 liaisons quotidiennes de
Hongkong», souligne André Gantner. 

A noter que le gouvernement de Hongkong a récemment renouvelé l’accord
aérien entre l’ancienne colonie britannique et l’Inde, ce qui permet
d’accroître les fréquences réciproques
entre les deux destinations. «L’Inde étant un marché stratégique pour
Cathay Pacific, cet accord a été immédiatement suivi de l’instauration
de 24 vols hebdomadaires additionnels vers l’Inde!» En outre, Chiennai
(ex-Madras) et Bangalore vont être desservies à partir de cet été.

Rappelons que CX dessert directement, de Hongkong, 6 villes
australiennes: Adélaïde, Brisbane, Cairns – c’est très rare –,
Melbourne, Perth et Sydney avec la possibilité d’effectuer des vols
intérieurs sur Qantas pour 60 francs par trajet.

Didier Walzer

Lifting intérieur dans les trois classes

Au début de l’année, Cathay Pacific a commencé de restaurer
toutes les classes de ses long-courriers, un processus qui durera
jusqu’en 2010. «Une nonantaine d’avions voient ainsi l’installation de
suites en First, des sièges faisant office de lit en Business avec
accès au couloir pour chacun d’eux et des sièges en cocon en Economy
Class. Ceux-ci peuvent coulisser lorsque les passagers les inclinent.
Ils ne dérangent donc pas les clients situés derrière. Une première
pour une compagnie aérienne. En outre, la vidéo est à la demande»,
explique André Gantner.     

DW

Cathay Pacific ou «l’avantage» d’être off-line

Pour les deux prochaines années en tout cas, le marché
helvétique ne fait pas partie des objectifs stratégiques prioritaires
du siège de Cathay Pacific, à Hongkong (lire texte principal). André
Gantner dixit. Le transporteur restera donc off-line dans notre pays.
«Cela ne veut pas pour autant dire que nos dirigeants négligent la
Suisse. La preuve, il s’agit du seul pays au monde off-line à avoir du
personnel estampillé CX à la place d’un GSA, c’est-à-dire trois
personnes affectées aux ventes et quatre au fret. Cela prouve que le
siège est satisfait des résultats que nous réalisons.» André Gantner
voit surtout comme désavantage dans le fait d’être off-line
l’obligation de partager les vols de CX au départ de l’Europe avec les
autres marchés de l’ancien continent. «Mais cet élément est
immédiatement compensé par un aspect positif: 62 départs par semaine
pour Hongkong – 4 quotidiens de Londres Heathrow, 1 par jour aussi bien
de Rome que d’Amsterdam et 10 départs par semaine de Paris CDG et de
Francfort! Pour Genève, c’est presque un avantage d’être off-line, car
les passagers décollant de l’aéroport du bout du lac ont le choix entre
62 vols hebdomadaires alors que lorsque nous étions on-line, nous
poussions logiquement notre vol de Zurich, soit 5 connexions par
semaine seulement pour Hongkong…»   

DW