Beaucoup saccordent à dire que le domaine des voyages est merveilleux parce quon y apprend sans cesse quelque chose de nouveau. Léruption dEyjafjöll aura montré que tout est encore très loin davoir été prévu en matière de règlement.
Le rapatriement des nombreux voyageurs, quils soient de loisir ou daffaires, sest révélé chaotique puisque pour la première fois dans lhistoire du tourisme moderne même dans lhistoire de laviation tout court- il a été possible prendre la mesure de la quantité pour ne pas dire de la masse de voyageurs qui empruntent les voies aériennes. «Le malheur des uns fait bien souvent le bonheur des autres». Il y a fort à parier que les riverains des aéroports sont aujourdhui bien déprimés.
Pour dautres, le dicton qui sapplique serait plus «loccasion fait le larron». Ainsi, certains hôteliers nont pas hésité à faire grimper les prix, tandis que certaines compagnies aériennes demandaient un paiement forfaitaire pour figurer sur la liste des premiers à partir Dune manière beaucoup plus légitime, les loueurs de voitures et les autocaristes auront su profiter de loccasion en montrant une souplesse et une vitesse de réaction impressionnante. Nombreux sont les passagers qui seront rentrés en car depuis des destinations proches.
Mais tout cela ajouté aux différentes mesures prises par les professionnels de Suisse (mise en place de centre dappel, permanence, heures supplémentaires, frais de téléphone, énergie humaine) aura eu un coût pour la branche côté vente et revente. Un coût dont tous se seraient certainement bien passé. Laérien également aura fait les frais dune interruption jugée exagérée. La lutte se poursuivra dailleurs ces prochains jours pour savoir qui sera dédommagé par lEtat. Et si laérien lest nul doute que ECTAA et les autres associations nationales feront leur possible pour que voyagistes et agences le soient aussi.
Cependant, ce qui aura le plus été obscurcis par le nuage de cendre, cest la mémoire de tous. A voir ces vacanciers effrayés ou paniqués de ne pouvoir prendre leur vol de retour, on a limpression que les catastrophes quont été les séismes dHaïti et du Chili, le tsunami, ou les grands attentats terroristes nont jamais existé. Cest dailleurs un élément qui ressort lorsque lon interroge les TOs qui ont été concernés par ce type de problème. Lexpérience dincidents bien plus graves où la sécurité des voyageurs était en jeu a alors servi, ne serait-ce que pour prendre le recul nécessaire à un traitement efficace dun problème … fumeux?