«Chacun reste libre de prendre part à l’incentive Helvetic» (Edition 2010-07)

Karin Markwalder, en charge d’Helvetic Tours en tant que Market Manager Package Shorthaul.

2008 a été marqué par la relance de la marque Helvetic Tours. Est-ce à dire que vous aviez perdu d’importantes parts de marché?
Ce «relaunch» s’imposait. Il convenait vraiment de soigner cette marque qui n’avait plus de stratégie claire. On tirait une fois à gauche, une fois à droite. Nous nous devions de réagir face à l’émergence des produits de vente directe et à l’agressivité tarifaire des discounters allemands et de leurs prix en euros, surtout en Suisse alémanique. Et, surtout, nous devions gagner des parts de marché. Pour ce faire, il fallait se différencier. Nous avons réussi: malgré les difficultés de 2009, Helvetic Tours a gagné des parts de marché.

De quelle façon?
Nous avons soigné l’esthétique de la marque, qui est maintenant très professionnelle. Le produit est moderne et très bien accepté sur le marché, la marque est forte et bien implantée dans le public grâce au gros investissement consenti en termes de publicité. Le bilan est vraiment positif et s’inscrit parfaitement dans la stratégie des deux marques, Kuoni et Helvetic Tours.

L’absence de liste de prix est considérée comme un handicap par de nombreuses agences.
C’est humain: lorsqu’on change cer-taines choses, des critiques surgissent. Toutefois, j’affirme que nous recevons chaque jour des feedbacks positifs. Cette stratégie génère un gros travail administratif pour nos collaborateurs des réservations, mais nullement pour les agences de voyages. Dans le nouveau catalogue d’été, nous avons tenu compte de certaines remarques en introduisant un prix de base, en appliquant ensuite un yield management classique et en tenant compte de la saisonnalité. Les périodes les plus avantageuses affichées en rouge sautent aux yeux et les réductions enfants aussi dans le cadre de prix proposé. Pour une simple question de transparence, le client demande aujourd’hui cette flexibilité.

Les agents craignent aussi un phénomène de Last Minute, plus attrayant que les prix du jour.
Le Last Minute est un marché à part. Certaines personnes ne voyagent que de cette manière. Mais sa part n’est pas aussi importante qu’on le prétend. Les Last Minute sont en baisse continue depuis quatre ans car la clientèle, en particulier les familles, sait que le choix et la disponibilité aux dates choisies ne sont pas garantis. De plus, les agences ont un réel intérêt à dynami-ser les réservations anticipées pour bénéficier de la pleine commission et non du taux de 5% frappant les Last Minute.

Pourquoi avez-vous lancé en parallèle un «booklet» avec prix indiqués?
Pour permettre aux agences de réaliser leur propre mailing direct avec un outil pratique réunissant une sélection d’hôtels, pour la plupart des hôtels-clubs destinés aux familles et offrant la formule All-inclusive. Les dates proposées dans ce «booklet» peuvent, c’est vrai, différer de celles du catalogue principal, ce qui explique la différence de prix. Le prochain «booklet» publié courant mars s’articulera autour d’un autre thème.

Votre incentive pour agent de comptoir n’a pas non plus fait l’unanimité auprès des chefs d’agences.
Chacun demeure libre d’y participer ou d’y renoncer. C’est la mission première d’un chef de donner des direc-tives de vente et d’inciter ses troupes à pousser tel ou tel produit. De plus, toute l’agence peut bénéficier des prix en jeu si le chef décide de mettre en place un tronc commun. Cet incentive constitue une action marketing tout à fait normale pour un produit de qualité. Helvetic Tours est une marque novatrice qui fait bouger les choses dans le segment des voyages à forfait. Il faut le dire.


Dominique Sudan