Depuis que leuro et le dollar ont emprunté une voie qui ressemble plus à des montagnes russes quà une courbe dévolution monétaire, léconomie helvétique ne sait plus où donner de la tête. Tandis que dans certains secteurs les solutions choisies par les entreprises vont du versement des salaires en euros à des projets quasi utopiques dexonérations dimpôts en 2011, en passant par la sinistre case des licenciements, le secteur des voyages ne sait plus très bien sur quel pied danser.
Dun côté, le franc fort plaît à la branche du tourisme, car il implique que les touristes helvétiques hésiteront moins à voyager. Les USA sont un exemple de ce cas de figure avec un taux extrêmement bas. A lheure où nous bouclons, il affiche 0,82 centimes, alors que leuro est à 1.18 francs. De lautre côté, les voyagistes semblent culpabiliser de facturer aux clients des produits par rapport à un taux qui a quand même perdu 20 centimes.
Premier en Suisse romande à avoir lancé la tendance, VT Vacances annonçait à la mi-janvier avoir revu ses prix à la baisse avec un maximum à 15%, le tout avec effet rétroactif au début de lannée. La baisse était «garantie» pour les réservations jusquà la fin février, puis sous réserve dun hausse de la monnaie européenne. On sait aujourdhui la route quà emprunté leuro.
Dautres ont ensuite emboîté le pas, optant soit pour une réduction au cas par cas (selon le taux du jour), soit pour une réduction forfaitaire (choix dun taux fixe et réduction à hauteur de la différence obtenue). Cest le cas par exemple de Club Med Suisse qui, le 23 août dernier, annonçait un ajustement du taux de change à CHF 1.10 pour les saisons automne 2011 et hiver 2011/2012.
Kuoni na pour sa part appliqué aucune réduction particulière. En contrepartie, Helvetic Tours a pris loption doffrir des réductions pour réservations anticipées «plus importantes que la baisse potentielle des cours de change.» La baisse annoncée oscille entre 15% et 22% suivant que lon regarde vers lEgypte ou la Thaïlande.
Le risque dune telle pratique est que lorsque la monnaie prend lascenseur pour effectuer le trajet inverse, il devient difficile, voire gênant, de faire marche arrière. Reste à savoir si les mesures prises par les différents acteurs de la branche (STA Travel, Voyageplan, MSC Croisières, FTI, etc.) relèvent dabord
dun calcul posé et réfléchi, ou sil sagit plutôt dun réflexe spontané destiné à attirer le chaland. En cas derreur, les conséquences pourraient vite être désastreuses, que ce soit en termes économiques ou en termes dimage.

