Darwin affine son produit pour répondre aux besoins du marché (Edition 2011-47)

Quelques mois après la reprise de certains actifs de Baboo, entretien avec Fabio Parini, CEO de Darwin.

Depuis la reprise de Baboo, avez-vous pu mettre en place tout ce que vous souhaitiez?  

L’accord conclu est extrêmement positif, ce qui nous a permis de nous positionner sur l’important marché en pleine expansion qu’est celui de Genève dans les secteurs bancaires et pharmaceutiques comme dans le segment des loisirs. En sa qualité de compagnie régionale, Darwin Airline a été en mesure de s’y faire une place et de conquérir une bonne clientèle.

Au plan opérationnel, cet accord comporte aussi plusieurs avantages: nous avons fait l’acquisition de deux appareils de type Dash-8Q400 de plus grande capacité (74 sièges contre 50 pour nos Saab 2000) et porté ainsi notre flotte à huit avions. Il nous est ainsi possible d’interchanger plus aisément le type d’avions en fonction des exigences. 

Existent-ils des adaptations qui ont dû être repoussées, voire abandonnées?

Nous ne pouvons pas dire que certains changements ont dû être traités de façon secondaire, ni reportés. Au contraire, nous avons œuvré avec la plus grande énergie et détermination afin de maintenir un niveau opérationnel optimal. Notre objectif consistera aussi à améliorer le service offert à la clientèle et d’accorder une attention particulière aux ventes, à l’assistance téléphonique ainsi qu’au produit en vol.

Traitant un marché aussi bien Business que Leisure, Darwin Airline veut également développer de nouvelles niches, sans mésestimer l’important volume généré par les vols ad hoc et les opérations charters saisonnières.

 

Au plan financier comme opérationnel, comment Darwin se porte-t-elle?

Nous avons défini ces dernières semaines une stratégie commerciale qui privilégiera la collaboration avec d’importantes compagnies aériennes, dans le but de renforcer notre propre présence au niveau suisse et européen. 

Aujourd’hui comme demain, la réduction et le contrôle des coûts demeurent l’objectif prioritaire qui doit permettre à l’entreprise de demeurer compétitive dans un environnement très concurrentiel. Lors de la restructuration des derniers mois, qui ne s’est pas traduite par la réduction de postes de travail à l’exception de deux personnes déjà prévues, le niveau opérationnel s’est développé constamment. 

Lufthansa Italia a cessé ses activités: cela vous ouvre-t-il de nouvelles
perspectives? 

Pas directement. Nos bases opérationnelles restent Lugano et Genève, avec en plus un hub important à Nice pour les routes vers Genève et Venise, ainsi que pour l’axe estival sur Athènes. Actuellement, nous n’avons pas de vols de ou à destination de Milan. 

 

Dans le contexte économique actuel marqué par crise de la zone euro, quel potentiel reste-t-il pour des compagnies régionales comme la vôtre? 

Il est important pour nous de renforcer en permanence les liens commerciaux et la collaboration existante avec les clients, les tour-opérateurs et les agences de voyages qui nous ont accordé leur confiance. Il en va de même avec les aéroports desservis, les autorités politiques et les milieux économiques locaux. L’objectif consiste à cerner les objectifs individuels et à les atteindre, afin de sceller des liens forts offrant des avantages aux deux parties et garantissant une réelle valeur ajoutée. 

 

Les plans pour l’été 2012 sont-ils déjà connus?  

Avant de dévoiler nos plans pour 2012, nous voulons affiner la stratégie commerciale et tarifaire de Darwin afin de positionner la compagnie dans un environnement toujours plus concurrentiel. Nous allons introduire deux classes de réservation, Business et Economy. Nous mènerons des actions promotionnelles adaptées aux cibles et segments de trafic spécifiques. 

Par le biais des ces promotions ciblées (Family, Happy Hours, Last Minute, Juniors, Seniors, etc.), nous serons en mesure d’enrichir et d’optimiser notre propre banque de données, et de définir ainsi les offres les mieux adaptées au profil de la clientèle. 

Nous voulons aussi nous positionner sur des aéroports de niches offrant des  caractéristiques techniques particulières qu’une compagnie comme Darwin est en mesure de satisfaire. Nous sommes en train de finaliser notre horaire estival et le publierons sous peu. Nous pouvons déjà confirmer que Genève sera reliée à des destinations existantes comme Biarritz, Ibiza, Valence et St-Tropez. Depuis Lugano, Olbia, Cagliari et Pantelleria sont aussi confirmées. 

 

Du côté de Genève, combien de personnes sont encore actives? La presse quotidienne parlait récemment de nouveaux licenciements. Qu’en est-il vraiment?

A Genève, nos effectifs se composent principalement des équipages des deux Dash-8Q400 provenant de la flotte de Baboo. Cela représente environ 60 collaborateurs, entre pilotes et personnel de cabine. A ce jour, nous n’avons pas prévu de licenciements. 

Dominique Sudan