Après plus de deux mois de tergiversations, Baboo a trouvé une première solution à ses problèmes. Cette solution est suisse et se prénomme Darwin Airline, qui reprend une partie des activités de Baboo mais, en aucun cas, ne rachète la compagnie genevoise. Durant les dix semaines qui se sont écoulées entre lannonce du lancement dun programme de restructuration et celle de larrivée de la compagnie régionale tessinoise, Baboo aura traversé un ciel plus que tourmenté.
Parmi les mesures impopulaires déjà prises figurent labandon dun ambitieux programme charter, celui des jets de type Embraer 190, la fermeture des lignes vers London City et Athènes et le licenciement confirmé de cinquante-deux collaborateurs. De toute manière, Baboo navait pas dautres choix: malgré la croissance soutenue où son chiffre daffaires a augmenté de 30 pour-cent sur deux ans, le seuil de rentabilité na jamais été atteint. Certes, la stratégie de croissance et dalliances a eu un impact favorable sur les ventes (hausse du nombre de passagers de 38 pour-cent) mais Baboo na jamais volé dans les chiffres noirs. Pire, elle perdrait quelque 32 millions de francs par année, chiffre que le management ne commente pas.
Pour en arriver là, de multiples erreurs ont été commises. En fait, tout tourne autour des trois Embraer 190. Lacquisition de ces appareils chers à lexploitation a obligé Baboo à développer son réseau, souvent sans trop de discernement. Elle a également eu pour conséquence directe le gonflement des effectifs. Au final, une double mesure sest imposée: réduire la flotte et la masse salariale.
Contrairement à la piste Flybe lancée par «Sunday Times» ou à lintégration dans un grand groupe aérien franco-hollandais, cest la voie suisse Darwin que suit Baboo. Cela ne signifie nullement que tous les problèmes sont aujourdhui résolus. Léquation comporte en effet de multiples inconnues, laccord final entre les deux sociétés ne devant être annoncé quau début de lannée prochaine. Techniquement, on sait que les deux marques seront maintenues dans une première phase.
Mais dautres licenciements devraient suivre chez Baboo puisque Darwin ne reprendra que 75 collaborateurs environ et que les postes les plus importants au niveau du management seront occupés par des éléments de Darwin, CEO compris. Cela signifie aussi que lavenir de Mark Darby, patron de Baboo est ouvert. Au plan commercial, dans le domaine des ventes et du marketing, Lugano sera le cur de la nouvelle entité, Genève ne conservant quune base opérationnelle. En clair, Darwin est désormais dans le cockpit de Baboo.