Deux approches, objectif identique (Edition 2011-15)

Cédric Diserens à propos de la Tunisie et de l’Egypte

Pour les destinations que constituent l’Egypte et la Tunisie, la dure phase de la relance touristique est bien en cours. Les offices du tourisme et les nouveaux gouvernements ont beau marteler que la situation est parfaitement normale, la clientèle helvétique semble encore hésiter. Mais cette fois-ci, le taureau a été pris par les cornes et deux actions distinctes se dessinent du côté des voyagistes du pays.

En Suisse romande, six spécialistes se sont unis pour une opération commune avec l’aide de l’Office du tourisme d’Egypte et Egyptair: un voyage d’étude au Caire. Une trentaine de professionnels ont d’ailleurs saisi l’opportunité de voir sur place de quoi il retournait exactement, loin du regard trop souvent réducteur des médias. En œuvrant de concert, les voyagistes que sont Air Marin, Moon Valley, Planète Bleue, Tourorient, Trade Wings et Travelway ont montré que l’union fait bien la force.

Au niveau national, l’approche d’Hotelplan diffère radicalement. Ici, ce ne sont pas les agents de voyages qui sont ciblés, mais clairement la clientèle. Quatre brochures, quatre marques, quatre segments de clientèle. Comme des offres ponctuelles, celles-ci viendront s’immiscer dans les lectures distraites de chaque client potentiel, avec pour objectif de susciter l’envie de réserver. Et si la période du week-end de Pâques est déjà annoncée comme «presque complète», l’objectif principal reste la relance avant la rentabilité.

Si les voyagistes romands ont misé sur les agents de voyages, c’est avant tout parce qu’ils sont considérés comme étant les «meilleurs ambassadeurs». Certes, il reste à présent à susciter l’envie du client. Mais de prime abord, la tâche ne devrait pas être si complexe, même s’il faudra un peu de temps pour que les habitudes reviennent. La question qui tôt ou tard viendra se poser est celle du porte-monnaie des voyageurs.

En effet, si les reports enregistrés ont mis en avant des destinations comme la Turquie, les Baléares, Chypre ou les Canaries, une donnée saute aux yeux: à l’exception de la Turquie, les destinations «de remplacement» sont bien plus onéreuses. C’est un point qui s’observe particulièrement bien dans le tourisme de bien-être. Mais pas uniquement.

Certains clients auront certes pris l’option de payer plus pour cette année. Il y a cependant fort à parier que certains attendrons de voir des offres bon marché se présenter, tandis que d’autres saisiront l’opportunité de séjours dans des régions autrefois surpeuplées de touristes et aujourd’hui résolument plus calmes.