«Dreamliner», révolution du ciel (Edition 2012-13)

All Nippon Airways a présenté le dernier-né de Boeing sur la route Francfort–Tokyo.

En sa qualité de compagnie de lancement, le transporteur aérien japonais All Nippon Airways (ANA) a utilisé pour la première fois le mois dernier le flambant neuf Boeing B-787-8  «Dreamliner» dans le transport aérien intercontinental. 

Comme Shuichi Fujimura (Senior Vice President & General Manager Europe, Middle East & Africa) l’a expliqué à Francfort peu avant le vol inaugural, différents éléments qualitatifs ont été décisifs dans le choix du Dreamliner. Par exemple le fait que le Dreamliner consomme 20% de carburant en moins par rapport aux autres appareils de taille comparable; ou qu’il s’in-scrive encore mieux dans l’optique d’un tourisme durable, avec des réductions de 20% en termes d’émissions de CO2 et de 15% pour ce qui est du NOx. Quant à l’adoption d’une carlingue en carbone, elle rend non seulement l’avion plus léger, mais elle réduit aussi les coûts de maintenance en raison des effets plus lents liés à la corrosion.

Le nouveau moyen-porteur offre une autonomie de douze heures de vol et peut aisément couvrir la distance séparant Francfort de Tokyo. Francfort est ainsi desservi deux fois par jour par ANA: un  premier vol s’y pose à 05h25 et repart à 11h15. Cet horaire garantit de bonnes correspondances en provenance de l’Europe, l’arrivée le lendemain à 06h45 à Tokyo-Haneda offrant également de bonnes connexions vers de nombreuses destinations du Japon. C’est exactement l’inverse que propose l’autre vol quotidien: le départ de Tokyo-Narita est prévu à 12h20 et l’arrivé à Francfort à 16h35; le retour s’effectue à 20h45 et l’arrivée à Tokyo dans l’après-midi.

En termes d’aéroports, la situation est aussi intéressante: Haneda est proche du centre de Tokyo et directement accessible en métro. Son terminal international n’a été ouvert qu’il y a deux ans; grâce au nouveau vol, l’Europe est pour la première reliée au cœur de Tokyo. L’ancien aéroport principal pour le trafic intercontinental, Narita, est situé dans la préfecture de Chiba, à environ une heure de voiture de Tokyo lorsque les conditions de trafic sont favorables; il offre aussi de bonnes alternatives de transferts par rail depuis le centre-ville. 

Cette flexibilité nouvelle devrait séduire avant tout la clientèle d’affaires. Le Dreamliner offre une capacité de 158 sièges, dont 46 en Business Class. Dans celle-ci, les rangées sont alternées en 1-2-1 et 1-1-1. En classe économique, la configuration des 112 sièges est unique (2-4-2). Il convient également de préciser qu’ANA utilise déjà plusieurs B-787 sur son réseau domestique; là, la version du Dreamliner offre 264 sièges, dont douze Premium (2-2-2) et 252 en Economy (2-4-2). Selon Shuichi Fujimura, ANA exploitera 20 Dream-liner d’ici à la fin 2012. Le chiffre devrait grimper à 

57 d’ici 2017. Etant donné que Boeing reste confronté à certains problèmes de livraison – le premier Dreamliner aurait dû être délivré à ANA il y a deux ans –, la compagnie japonaise doit alterner tous les deux jours la desserte de Francfort depuis Tokyo-Haneda, entre précisément le Dreamliner et un Boeing 777-200ER. Si les livraisons suivent normalement, ANA volera chaque jour en Dreamliner entre Haneda et Francfort dès le mois d’avril, avec à chaque fois de bonnes correspondances de et pour Genève.

Les prochaines destinations intercontinentales qu’ANA desservira en Dreamliner sont complètement orientées Business Travel: Seattle, qui abrite entre autres les ateliers Boeing, lesquels génèrent le deuxième plus gros budget mondial en matière de voyages d’affaires, ainsi que San José dont le pouvoir d’attraction est renforcé par Silicon Valley.