Quand un pays est aussi géographiquement isolé que le Bhoutan, chacun
comprend bien lintérêt du développement aérien. Mais lorsque lon se
rend compte de toutes les contraintes dues au relief, il est plus aisé
dimaginer le courage de ceux qui jouent encore aujourdhui, et 25 ans
après le premier vol de la compagnie Drukair (KB) créée deux ans plus
tôt, un rôle de pionnier.
«Durant ces 25 dernières années, Drukair a permis de casser toutes les
barrières de lisolement», estime Lyonpo Om Pradhan, Chairman de la
compagnie. De son côté, Tadin Jamso, Chief Executive Officer, rappelle
que tout a commencé en 1983 avec un Dornier 228 de 18 sièges. «Tous les
habitants du village de Paro sont venus à laéroport voir ce quils
appelaient le dragon volant (le dragon est le symbole du royaume) et
qui permettait de relier Kolkata puis, peu de temps après, Dhaka. Le
Dornier fut remplacé en 1989 par un BAe-146 qui a permis louverture
internationale avec des vols sur Bangkok, Delhi et Katmandou. Mais le
développement a pu être assuré grâce à larrivée, en 2004, de deux
Airbus 319 pouvant transporter 114 passagers en 2 classes.»
Aujourdhui, lheure est aux nouveaux challenges. La compagnie pense à
un troisième appareil (du même type) pour 2009 ou 2010. Mais il faut
également réfléchir à un autre aéroport. Lorsque lon se trouve à bord
et que lon se laisse attirer par les paysages extérieurs on en
oublierait quatterrir à Paro relève de lexploit.
Au niveau des aéroports internationaux, Paro est classé comme le plus
difficile au monde selon Airbus. Il faut dire que si lapproche est
assez extraordinaire, cest bien parce quil sagit dune vallée à 2000
mètres daltitude entourée de hautes montagnes. A Paro, les pilotes ne
se servent que des VFR (visual flights rules) et ne peuvent travailler
aux instruments. Autre problème, il faut voler de jour.
Au printemps, par exemple, il est impossible dapprocher laprès-midi
en raison des pluies et des vents. Même chose quand les conditions
atmosphériques sont diffi-ciles. Autant dire quaucune compagnie
internationale autre que Drukair ne se pose à Paro.
Alain Bossu