Durcissement de la Loi sur les voyages à forfait (Edition 2014-37)

La motion prévue doit vraiment rimer avec sanction!

L’intervention de la Conseillère nationale Christa Markwalder, qui connaît la branche de l’intérieur pour des raisons familiales, n’est fort heureusement pas restée lettre morte. Au printemps, le Conseil fédéral répondait de manière alambiquée mais répondait. Même si lesdites réponses témoignent d’une méconnaissance crasse des réalités de la branche des voyages, Berne a tendu une perche aux vrais professionnels dont l’image est ternie par les agences qui sont hors-la-loi: le Conseil fédéral propose de punir pénalement le non-respect de l’article 18 de la Loi sur les voyages à forfait (LVF), celui qui concerne précisément la couverture des fonds des clients en cas de faillite ou d’insolvabilité. 

En 20 ans, cette LVF n’a rien changé car elle est mal ficelée depuis le début. Tout le contexte a changé et le «Dynamic Packaging» est une réalité quotidienne. Sans organe de contrôle ni sanction, pourquoi respecter une loi qui n’en est pas une? Pourquoi s’acquitter de cotisations annuelles auprès d’un fonds de garantie officiellement reconnu et disposer d’une garantie bancaire à cinq chiffres alors que le Parlement a décidé, en 1992 (!), que la LVF relève du droit civil et que son exécution est l’affaire des consommateurs? Les 463 agences B répertoriées chez Flühmann ont répondu à cette question: elles ne disposent d’aucune couverture.

Lors de l’introduction de la LVF, le lobbying de la branche était inexistant à Berne. Berne – ce n’est plus le cas aujourd’hui grâce à l’état-major actuel de la FSV. Par conséquent, la FSV n’avait, à l’époque, presque aucun moyen d’attirer l’attention sur l’exécution lacunaire de ladite loi. A chaque faillite retentissante, la presse s’empare aujourd’hui du sujet et le déforme, écornant sérieusement l’image des agences sérieuses ouvrant dans la légalité. Une presse qui passe toujours sous silence le fait que le client, séduit par le seul prix, porte aussi une part de responsabilité en s’adressant aux brebis galeuses de la branche. Mais fort heureusement, le 28,4% d’agences non couvertes n’ont pas toutes connu une issue «à la Biber Travel»! La motion qui sera déposée prochainement par Christa Markwalder devrait avoir le mérite de donner enfin un cadre à cette LVF que chacun interprète comme il l’entend. Et s’il y avait de fortes amendes à la clé, celles-ci ne sauraient être à sens unique: les distributeurs comme les fournisseurs devront être logés à la même enseigne.

Dominique Sudan