EasyJet en puissance à Lyon (Edition 2008-18)

L’aéroport de Lyon l’attendait depuis longtemps. L’arrivée d’un transporteur Low Cost basé sur la plate-forme rhodanienne s’est enfin concrétisée en avril avec le lancement par EasyJet de sa vingtième base européenne.

«Je suis ravi d’être présent à Lyon. La France a encore un énorme
potentiel de croissance pour les transporteurs de notre type car, avec
seulement 17% de passagers sur des compagnies à bas tarifs, elle avait
jusqu’à présent raté cette opportunité d’ouvrir son transport aérien à
un plus large nombre de voyageurs», a commenté le CEO d’EasyJet, Andrew
Harrison. Présent à Lyon depuis 1999, EasyJet avait déjà densifié sa
présence l’an passé en lançant des lignes sur Barcelone, Berlin, Madrid
et Rome. La compagnie a acheminé en 2007 près de 295000 passagers
(+127%) dont 225000 sur ces nouveaux vols. «Nous avons depuis nos
débuts en 1999 acheminé plus d’un million de passagers à Lyon»,
confirme Andrew Harrison.

L’installation d’une base se traduit par l’arrivée de deux Airbus A319
et la création de huit nouvelles lignes sur Lisbonne, Porto,
Casablanca, Marrakech, Venise mais également sur des transversales
domestiques comme Bordeaux, Biarritz et Toulouse. «Nous allons offrir
une capacité totale de 1,1 million de sièges cette année. A terme,
notre flotte lyonnaise comportera de 5 à 10 appareils selon l’évolution
de la demande», indique encore Andrew Harrison. Au total, EasyJet
investit à Lyon plus de 80 millions d’euros.

Le PDG de la compagnie a d’ailleurs tenu à réaffirmer son intention
d’être présent sur le long terme. «Pour nous, apporter une plus value à
nos passagers et employés est aussi important que de faire des
bénéfices», déclare-t-il.

«Nos conditions d’implantation à Lyon sont totalement transparentes
selon les lois de l’Union européenne. Nous ne sommes pas une compagnie
recherchant une subvention publique déguisée», lui fait écho François
Bachetta, directeur France et Bénélux d’EasyJet.

L’installation d’EasyJet a été favorisée par la conversion de
l’ancienne aérogare charter en aérogare à services simplifiés pour un
coût minimal de 1,6 million d’euros. Avec moins de services – pas de
passerelles ou bus pour le transport, un système d’acheminement de
bagages semi-manuel – la taxe passagers s’élève à 4,25 euros contre
7,08 euros dans les Terminaux 1 et 2.
Rebaptisée Terminal 3, l’aérogare offre une superficie de 1300 m2 avec
dix comptoirs d’enregistrement (12 d’ici l’été). «L’aérogare a une
capacité de traitement de 1,5 à 1,8 million ce qui devrait suffire pour
trois à quatre ans. Mais à terme, nous devrons probablement réaliser
une nouvelle structure», décrit Philippe Bernand, directeur général des
Aéroports de Lyon. En 2012, il estime que le Low Cost devrait
représenter à Lyon 25% du trafic contre 6% en 2007.

Pour les autorités aéroportuaires lyonnaises, l’ouverture du Terminal 3
confirme son changement de plate-forme généraliste à celui de
multispécialiste. «Nous proposons aux compagnies aériennes un produit
et une tarification adaptée. Les terminaux 1 et 2 accueillent les
compagnies traditionnelles, le terminal 3 les Low Cost.

Luc Citrinot, Lyon