Depuis le 1er juillet 2007, Japan Tours Switzerland a repris les
activités de Jalpak Switzerland avec, comme auparavant, des bureaux à
Genève et Zurich. A la tête du bureau romand (où se trouvent à la fois
le numéro de Registre du Commerce, le code Iata et lensemble de la
comptabilité), Masako Murayama ne cache pas que le changement de
structure est plutôt bienvenu.
«Depuis que le nom Jalpak, et donc JAL, napparaît plus, relève-t-elle,
les fournisseurs aériens hésitent moins à nous rendre visite et nous
proposent des tarifs quil ne leur venait pas à lidée de présenter
auparavant. Il nen demeure pas moins que Japan Airlines est notre
principal partenaire aérien, en particulier du fait de notre importante
clientèle japonaise. Au niveau de laérien, je tiens à préciser que
nous venons de signer un accord particulier avec British Airways pour
voyager en classe World Traveller Plus, soit la classe intermédiaire.»
Au niveau operating, il nen reste pas moins encore une différence
entre Genève et Zurich où léquipe est dirigée par Mies Schneider (les
deux femmes se sont associées pour créer Japan Tours Switzerland).
«Cest exact, reconnaît-elle, mais nous travaillons tous pour améliorer
les choses. Actuellement, Zurich est davantage un bureau dinformation
que de vente ditinéraire. Cela tient surtout au fait que nous y soyons
moins connus quà Genève alors que le marché y est nettement plus
important. Je crois que nous pouvons développer le marché alémanique de
10 à 20%. Cest notre objectif.»
Masako Murayama veut mettre en avant lexpérience japonaise et pas
seulement le tour de ville. Le TO propose donc un grand nombre
dexcursions facultatives qui sont autant dentrées dans un Japon plus
personnel. Les ryokans? «Il en existe environ 80 000 au Japon, de tous
niveaux. Certains se trouvent dans des monastères, dans des parcs, dans
danciennes maisons en bois au centre des villes, comme à Kyoto. Il est
vrai que cest une approche de vente plus compliquée. Nous devons
dabord expliquer au client que le prix nest pas comme celui dun
hôtel. On entre dans le domaine de la culture, on touche du doigt
quelque chose de très particulier. La table y rivalise parfois
avec la plus haute gastronomie.»
Le changement de structure a-t-il entraîné une modification des taux de
commission ? « Pas du tout, nous proposons toujours 8% sur le
Japan Rail Pass qui est très demandé car le train est une solution
idéale pour découvrir le pays. Pour les packages, la commission est de
12% et le reste de 10%. »
Alain Bossu
La concurrence est bonne pour la destination
Même sil sagit dune niche, le Japon est devenu
incontestablement une destination à la mode. Cela ne surprend pas
Masako Murayama qui sait que la richesse des destinations asiatiques
permet de jouer à la fois les grands axes touristiques et les chemins
plus complexes.
Pour elle, il ne sagit nullement de nouveaux pays touristiques même si
la demande est plus forte. Mais il faut acquérir une certaine envie
dAsie pour sy rendre. Pour le Japon, si le monde des affaires en
connaissait bien le chemin, il a fallu un travail en profondeur pour
mieux le faire connaître aux touristes. «Si la Thaïlande a montré
lexemple du grand tourisme en Asie, estime-t-elle, elle a entraîné
dans sa foulée dautres destinations comme le Vietnam ou des niches
telles que la Birmanie, le Laos ou le Cambodge. On pourrait dire en
allant dans le même sens que lessor actuel de la Chine ouvre aussi les
portes du Japon.»
Japan Tours Switzerland ne risque-t-il pas de souffrir dune
concurrence de plus en plus vive alors que le marché suisse est encore
restreint? «Au contraire, la concurrence est bonne pour lensemble de
la destination. Un TO seul ne peut soulever le plus grand nombre. Tous
ceux qui se lancent sur le Japon comprennent que cest un monde un peu
à part mais un monde que le visiteur a envie de découvrir.
AB