Fléchissement des voyages Intervilles (Edition 2016-13)

Les réservations pour les grandes villes sont en recul, mais d’autres destinations, dont des villes de moindre taille, en profitent.

La période du week-end de Pâques a été calme en termes de voyages intervilles, ainsi que le confirme Christine Ruph, directrice Suisse romande pour Frantour-Railtour. Cependant, ni les attentats de Bruxelles, ni ceux de Paris en novembre dernier ne seraient à blâmer. «Nous n’avons pas noté d’influence et n’avons pas eu de questions particulières à ce sujet. Quant à Bruxelles, nous avions peu de dossiers, mais n’avons pas enregistré d’annulation.»

La précocité de Pâques jouerait un grand rôle dans la baisse des réservations pour cette période. «D’une manière générale, nous n’avons pas eu beaucoup de réservations pour la période de Pâques, à l’inverse du week-end de l’Ascension.» Sur Paris, destination de cœur de Frantour, Christine Ruph parle de «convalescence» avant d’ajouter: «Avant Pâques, nous avons observé un frémissement qui annonce un redémarrage. Mais l’impact des attentats de novembre est difficile à discerner en raison de la basse saison.» Sans entrer dans les détails, Christine Ruph indique attendre le mois d’avril pour «réactiver» la destination Paris. «Depuis plusieurs années, nous constatons que la période de Pâques n’est plus très demandée dans le segment des voyages intervilles, ceci au détriment du long week-end de l’Ascension.»

Liliane Rotzetter, responsable de la communication et de la production voyages intervilles chez Railtour, précise que les attentats ne devraient pas avoir d’effet sur le long terme, comme l’ont démontré d’autres attentats par le passé (Paris, Londres ou Madrid). Dans le cas de Bruxelles, le TO a appliqué des conditions d’annulation sans frais pour Pâques. Outre Paris, les destinations plébiscitées sont Venise et Londres. Ce printemps voit aussi une bonne demande pour Florence, Vérone, Salzbourg, Lisbonne et Vienne, sans oublier Milan. «Cette dernière est en recul, mais c’est l’effet post-expo. Istanbul et Dresde sont deux destinations qui faiblissent, cette dernière en raison des manifestations hebdomadaires.» Un constat cependant: la situation n’a eu aucun impact sur le choix des moyens de transport, la distance de voyage restant l’élément déterminant du choix entre le train et l’avion.

Du côté d’Hotelplan Suisse, Tim Bachmann, Director Touroperating Shorthaul confirme un certain recul. «Cela s’observe de manière générale, mais il est encore trop tôt pour un constat empirique appuyé par des statistiques. Selon la ville, le bilan est très différent: nous constatons un clair recul de la demande pour Paris et Bruxelles. Dans une moindre mesure, c’est aussi le cas de Berlin et Londres. A contrario, nous constatons une croissance pour les villes d’Espagne, du Portugal et de Scandinavie, ainsi que dans des villes de moindre taille.» 

Cédric Diserens