FTI pourrait revenir à Genève (Edition 2007-08)

Le CEO du voyagiste bâlois, Walter Binggeli, n’exclut pas un retour de FTI Touristik au bout du lac. Si le TO trouve un partenaire solide.

Les parts de marché de FTI Touristik en Suisse francophone représentent, en principe, 15 à 20% du total de ses ventes. «C’est-à-dire que, sur 100000 sièges proposés l’été prochain au départ de l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse, 15000 à 20000 devraient être occupés par des Romands», indique Walter Binggeli, CEO. FTI collabore principalement avec les compagnies aériennes Swiss, Tunisair et Futura.

Selon le patron du TO pour notre pays, cette proportion est en augmentation en raison de la promotion réalisée sur le marché romand et des visites effectuées aux agences de voyages de ce côté-ci de la Sarine. «Les clients potentiels sont d’autant plus réceptifs que FTI parle français!, s’exclame Walter Binggeli. Nos catalogues sont proposés dans cette langue et en francs suisses. Notre centrale de réservations, notre assistance à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, ainsi que dans les pays visités s’expriment également dans la langue de Voltaire.»

Selon notre interlocuteur, le marché francophone de FTI, en Suisse, s’étend surtout de Delémont à Lausanne. «A Genève, la situation est moins réjouissante pour deux raisons principales: la distance est très longue entre la ville du bout du lac et la cité rhénane et la première est déjà bien pourvue – souvent avec des vols de ligne – en destinations que nous proposons également. Last but not least, les voyagistes genevois disposent d’une offre charter intéressante», explique Walter Binggeli.

Et comme la politique de FTI consiste à remplir entièrement les vols qu’il affrète… Il n’est en effet pas certain que le bassin de passagers de l’Aéroport International de Genève (AIG) puisse lui permettre d’atteindre son objectif, «tandis que, dans un rayon de 90 minutes en voiture autour de la plate-forme bâloise, on dénombre 5 millions de personnes, soit les deux tiers environ de la population helvétique! Cela dit, la porte est ouverte à Genève. Nous pourrions, par exemple, partager un vol avec un partenaire qui reste toutefois à trouver», ajoute Walter Binggeli.

Les Valaisans et les Fribourgeois sont certes moins nombreux que les Jurassiens, les Neuchâtelois ou
les Vaudois à choisir FTI et Bâle pour décoller, mais ils peuvent cependant se laisser convaincre par des arguments tels que le prix du forfait, la destination ou le jour de départ. D’une manière générale, l’aéroport rhénan jouit désormais d’une visibilité médiatique nettement plus grande qu’il y a quelques années grâce, notamment, à l’essor constant d’EasyJet, ses travaux d’agrandissement et, accessoirement, aux campagnes publicitaires de FTI.
Forcément, cela attire de nouveaux passagers, «d’autant que les tarifs aériens et de parking y sont attractifs. De surcroît, les places de parc se trouvent à proximité des guichets d’enregistrement, d’où un gain de temps considérable.»

Walter Binggeli estime qu’EasyJet ne représente pas une concurrence pour FTI dans la mesure où la compagnie Low Cost ne dessert pas les mêmes endroits. «Cependant, les clients n’ont qu’un budget vacances et, à la place de partir une ou deux fois à l’étranger par année, ils s’envolent peut-être plusieurs fois pour des courts séjours avec EasyJet. Ils ont donc moins  d’argent pour acheter des vacances chez nous. Dès lors, il convient quand même de se méfier du transporteur orange», estime le CEO de FTI.
La plate-forme rhénane a le désavantage de ne pas avoir de gare. C’est pourquoi il faut savoir se montrer attractif et créatif pour attirer les clients.

«C’est ainsi que nous avons proposé le parking gratuit pour toute réservation anticipée avant fin février. Une opération à succès. Parallèlement, un autre rabais est accordé pour une réservation anticipée classique effectuée jusqu’à fin avril dans certains hôtels et destinations.»

Didier Walzer

Des brochures au format original qui font école 

Le format des catalogues FTI – demi-page A4 – est plutôt bien accepté par les pros. Walter Binggeli, CEO, dixit. «Ils sont originaux, ne contiennent pas pléthore de pages et, pourtant, toutes les infos nécessaires. En dépliant la dernière page, on visualise très facilement les plans de vol pour les diverses destinations. Par ailleurs, les brochures nous coûtent moins cher en termes de volume de papier, de stockage et de frais d’envoi. A une époque où on ne jure que par l’optimisation des coûts et les marges bénéficiaires, elles tombent à point nommé. Mais nous ne faisons aucun compromis sur la qualité.»
Le format des brochures FTI fait école puisque un important concurrent lui a emboîté le pas. A noter que le voyagiste bâlois a été un précurseur en la matière en Suisse.

S’il a décidé de ne pas mettre toutes ses destinations – Croatie, Bulgarie, Espagne, Malte, Italie, Turquie, Tunisie, Egypte, Grèce et Chypre – dans le même catalogue, c’est simplement parce qu’il y a trop d’offres par pays. Par exemple, 80 pages sont consacrées aux hôtels en Crète! «La Croatie est beaucoup demandée, surtout en France. Et cela se répercute progressivement sur le marché romand. Il faut dire que c’est un pays superbe aux prix abordables», note Walter Binggeli.
Soulignons, enfin, que la commission de base se monte à 10% chez FTI et, par la suite, des accords individuels sont conclus en fonction du volume des ventes.  

DW