GDS modérés face au groupe Lufthansa (Edition 2015-25)

Premiers visés par la DCC, les trois GDS montrent plus de retenue que les voyagistes.

Comme l’on pouvait s’y attendre, l’annonce de l’introduction d’un supplément pour la distribution via les GDS a engendré de vives réactions au sein de la branche. Certains parlent déjà de prendre la voie juridique, d’autres se désinscrivent de workshops organisés par Swiss, tandis que certains renoncent au sponsoring et au partenariat avec la compagnie aérienne.

Principaux concernés, les GDS ont réagi avec beaucoup de retenue. «La Distribution Cost Charge proposée désavantage clients et agences. Les GDS constituent le canal privilégié des clients et vendeurs, qui offre à l’utilisateur de la transparence, du choix et des possibilités de comparaison», a indiqué diplomatiquement Chris Dorner, directeur de Sabre Suisse.

C’est un ton similaire qu’utilise Travelport/Galileo: «Nous sommes convaincus que la surcharge ne sera ni dans l’intérêt du client final, ni dans celui du groupe aérien. De nombreuses compagnies, dont celles du groupe Lufthansa, bénéficient de notre solution de distribution.» Si la première réaction d’Amadeus adopte une formulation identique, Cornel Küng, directeur pour la Suisse, s’est adressé à ses clients et partenaires avec une position plus tranchée. Pour Amadeus, les négociations avec le groupe Lufthansa ont laissé croire que l’objectif poursuivi était le même, à savoir d’offrir aux agences un contenu intégral avec des conditions identiques à celles de la distribution directe. «Cela n’était visiblement pas le cas et les intentions réelles du groupe LH ne nous ont pas été indiquées.» Depuis le 1er juin, les deux partenaires ne sont plus liés que par un Global Distribution Agreement, et non plus un accord Full Content. 

L’argument de coûts GDS de € 18 par billet et de seulement € 2 en direct ne convainc pas. «De notre point de vue, les coûts liés à la technologie et les coûts internes pour la distribution directe doivent dépasser les € 2. En outre, il faut générer du volume de trafic en ligne, ce qui visiblement représente entre € 15 et € 20 par billet», ajoute Cornel Küng. Cette décision cacherait donc d’autres raisons que les coûts de la nouvelle stratégie de distribution.