Une fois de plus, le bilan annuel de Genève Aéroport sest traduit par deux records absolus: le nombre de passagers frise les 15,8 millions (plus 4,1%) et le chiffre daffaires sétablit à près de CHF 424 millions (plus 4,9%) pour un bénéfice net de CHF 74,6 millions dont la moitié est reversée à lEtat. Et, déjà, les chiffres du premier trimestre de cette année affichent une nouvelle croissance de trafic de plus de 7%. Si tout baigne sur le plan financier comme en termes de trafic, cest aux compétences avérées des douze membres de la direction de laéroport et de leurs équipes respectives quon le doit. Sous lère Deillon qui aura duré une décennie, cette grande entreprise employant plus de 1000 collaborateurs aura connu une croissance continue que rien ne semble freiner.
André Schneider qui succédera en automne à Robert Deillon reprendra donc un porte-avions parfaitement opérationnel et doté dans un proche avenir dun nouveau terminal gros-porteur que toutes les airlines attendent. Mais, en termes de communication, la nomination du nouveau directeur a malheureusement été entachée dun couac imputable à la lourdeur du conseil dadministration politisé à outrance et non à laéroport lui-même: classé «secret défense», le choix du nouveau boss a été éventé par lun des administrateurs avant la ratification formelle par le Conseil dEtat de la candidature dAndré Schneider et repris immédiatement par nombre de médias. Une fuite déplorable qui justifie la remise en question rapide de la composition dudit conseil dadministration, peu au fait de lindustrie aérienne. Ce même conseil dadministration qui sétait refusé à tout commentaire pendant de longs mois alors que la succession à la tête de laéroport était devenue une affaire publique suite à diverses pistes explorées par les médias économiques, a maladroitement vendu la mèche. Un faux-pas inadmissible.
Genève Aéroport se trouve face à dimmenses défis quil conviendra de relever. Son management saura le faire, mais il ne faudrait pas quil soit perturbé dans sa démarche par un conseil dadministration dun autre temps, composé de dix-sept membres, de deux vice-présidents et dune présidente. Le statut détablissement public autonome appartenant à lEtat de Genève ne justifie absolument pas une telle lourdeur administrative où le politique prime sur lesprit dentreprise.
Dominique Sudan