Genève–Asie, âpre concurrence (Edition 2012-07)

La présence à Genève des trois «majors» du Golfe Persique a modifié la donne en termes de structure tarifaire.

Ivan Haralambof, directeur de Swiss en Suisse romande, le dit clairement: la structure tarifaire au départ de Genève n’est pas exactement calquée sur celle de Zurich, mais plutôt sur celle de l’environnement compétitif de l’aéroport romand. Dans ce domaine, Swiss tient compte des principales airlines transportant des volumes considérables en direction de Bangkok et de l’Asie, dont les compagnies du Golfe Persique.

Suite au départ de Gulf Air qui, de toute manière, ne jouait pas dans la même ligue qu’Emirates, Etihad Airways ou Qatar Airways, la concurrence reste âpre.   

«Nos concurrents offrent des vols via leur pôle aéroportuaire respectif, souvent avec un transit très peu pratique au milieu de la nuit à l’aller comme au retour, et parfois avec des temps de transit considérables, allongeant passablement le temps de vol total», rappelle Ivan Haralambof. 

En comparaison de hubs, le passager transitant par le Golfe est-il finalement pénalisé? Emirates, principal concurrent du groupe Lufthansa au niveau long-courrier, ne partage pas cet avis: «Nous offrons du début à la fin un produit long-courrier ainsi que d’excellentes possibilités de transfert sur notre hub de Dubaï. Le service à bord comme au sol est grandement apprécié par nos passagers et, outre le prix et la durée totale du voyage, il joue un rôle important lors du choix d’un transporteur. Les clients haute contribution apprécient hautement les multiples avantages liés au service d’Emirates: un excellent programme de divertissements à bord, le service ‹Chauffeur Drive› ainsi que la qualité des lounges», insiste Jürg Müller, Country Manager Switzerland.

En termes d’appareils, les standards changent aussi entre les trois acteurs du Golfe présents à Genève: Etihad et Qatar Airways volent en Airbus A330-200 ou -300, Emirates en Boeing 777. Il est parfois reproché aux deux premières citées une rupture dans les standards de qualité offert au-delà du Golfe, en direction de l’Asie. «Cette remarque ne nous concerne aucunement: sur la route Genève–Dubaï, nous volons en Boeing 777-300LR, un produit top en termes de configuration de cabine et de divertissements à bord dans toutes les classes, dont les Private Suite en First Class. La continuation sur Bangkok est normalement assurée en Boeing 777 (d’habitude en 777-300ER) ou en Airbus A380», poursuit Jürg Müller. Pour ce qui est des prix, le patron d’Emirates estime que les tarifs au départ de Genève sont très attrayants et reflètent la situation concurrentielle du marché. Mais cette situation n’est pas propre à Genève. 

La question reste de définir s’il y a oui ou non surcapacité. «Nous ne parlons que de nous-mêmes. Notre taux d’occupation et nos parts de marché ont augmenté en permanence depuis l’ouverture de Genève en juin 2011. Il existe encore certains marchés et niches à développer. Nicolas Tanner et ses collègues réalisent un excellent travail dans l’enrichissement de nos segments de clientèle», conclut le directeur d’Emirates.

Dominique Sudan