Depuis deux ans, Gulf Air est dirigé par un CEO suisse, le grison Björn
Näf. Fort de lexpérience acquise précédemment au sein de Crossair et
Swiss, le patron de la compagnie de Bahreïn mise sur des qualités bien
helvétiques pour que Gulf Air renoue avec le succès dans un laps de
temps de trois ans: la ponctualité et lefficacité en se concentrant
sur le hub de Bahreïn.
«A Bahreïn, nous nous appuyons sur une plate-forme aéroportuaire
extrêmement efficace pour toutes les destinations du Moyen-Orient et
dArabie séoudite (42 destinations). Les temps
de correspondance sont réduits au strict minimum, à limage de lancien
concept EuroCross que nous avions développé à lEuroairport de
Bâle-Mulhouse-Fribourg. Pour garantir une telle efficacité et vendre
du temps à nos passagers, nous devons être très efficaces à bord comme
au sol. Ce sont là nos deux priorités», résume Björn Näf.
Il y a plus de dix ans, Gulf Air était encore on-line à Genève et avait
même lancé une opération BahreïnGenèveNew York qui avait fait long
feu. A cette époque, la compagnie avait pris le risque de se disperser
en lançant des opérations dont la rentabilité nétait pas forcément
assurée. Aujourdhui, cette époque est révolue: Gulf Air a réduit la
voilure et établi un vaste programme de «turnaround», avec une
organisation interne simplifiée et elle aussi orientée vers
lefficacité maximale. Malgré le prix du kérosène qui la pénalisée
lan dernier et la crise mondiale qui ne lépargne pas aujourdhui, la
compagnie maintient son objectif ambitieux: reconstruire en trois ans
et atteindre ce but lannée prochaine.
Le réseau a également été corrigé pour se concentrer sur des routes
rentables alors que la flotte est appelée à rajeunir avec la récente
commande passée chez Boeing (24 appareils de type B-787) et Airbus (des
A320 et A330).
Gulf Air a également conclu un contrat de leasing avec la compagnie Jet
Airways pour quatre Boeing 777 ER appelés à remplacer progressivement
les Airbus A340 sur les routes de Londres, Kuala Lumpur ou encore
Bangkok.
En revanche, la Suisse ne figure pas dans les plans de Gulf Air même si
relier les deux places financières que la Suisse et Bahreïn aurait du
sens. «Le marché suisse est trop restreint et la concurrence est vive
puisque les autres compagnies du Golfe Persique y sont présentes. Sur
Genève par exemple, le trafic est beaucoup trop saisonnier pour
garantir le succès dune opération régulière. En Europe, nous préférons
nous concentrer sur Londres, Paris et Francfort (11vols dès le 27
juin).»
Dominique Sudan