Horizons Nouveaux récolte les fruits de la passion (Edition 2008-46)

Au départ, ils ne se connaissaient pas. Nicolas Jaques était instructeur de parapente, Paul Kennes était représentant en matériel de montagne. Un jour, ils ont rêvé de nouveaux horizons.

Le hasard fait sans doute bien les choses, réunissant des hommes unis
par une même passion et leur mettant en évidence (un bien grand mot au
début de l’aventure!) la possibilité d’en
vivre autrement.

«Nous avons lancé Horizons Nouveaux sans la moindre idée de ce
qu’étaient les professions du tourisme, se souvient Nicolas Jaques,
alors instructeur de parapente. Avant, nous nous connaissions au niveau
de nos professions, mais rien n’était jamais allé plus loin.» C’est un
ami qui a permis de faire le lien ou, plutôt, le trait d’union. «Nous
avons été invités dans une soirée, avoue Paul Kennes, représentant en
matériel de montagne. C’est de là, grâce à cet ami qui a permis le
contact, que tout a vraiment commencé. Le soir même, nous avons imaginé
une agence de voyages. Mais nous ne connaissions rien. Certes, Nicolas
avait déjà servi de guide pour Artou, mais nous ignorions tout des
métiers du voyage. Notre seule expérience se limitait à la passion de
la bourlingue.»

Les deux hommes avaient cependant de la suite dans les idées, mais ils
savent bien que les débuts ne furent pas faciles. «En vérité, nous ne
connaissions personne dans ces métiers, poursuit Nicolas Jaques, nous
n’avions aucune idée de ce que pouvait être un tour-opérateur, comment
se montait un voyage, comment négocier des prix d’avion ou d’hôtel. On
était vraiment bruts de décoffrage.»

Une personne, cependant, a ouvert les portes. Les deux hommes n’ont
jamais oublié. Ils sont allés le voir par hasard, sans trop savoir ce
qu’il en retournait, comment ils allaient être reçus. La chance a voulu
que cet homme soit fou de randonnée pédestre. «Nous allions au Bhoutan,
au Népal et au Ladakh, résume Paul Kennes. Pour s’y rendre, la seule
possibilité était de prendre un vol Lufthansa. Nous avons rencontré
Rudolph Koch, alors directeur de la compagnie en Suisse romande. Il n’a
pas seulement écouté. Je crois que l’idée l’a séduit. Tout de suite, il
nous a donné des billets AD75. On ne savait pas ce que c’était. Nous
sommes allés dans une vraie agence de voyages pour avoir l’explication.»

La passion du terrain et du voyage a fait le reste. La rencontre des
différentes populations aussi. Paul Kennes a habité trois ans à Bombay.
«Nous étions des voyageurs, lancent-ils en chœur. Et c’était sans doute
à un moment de notre vie où l’envie de faire quelque chose s’imposait.
Pas grand-chose à la vérité, juste l’envie de deux treks par an.»

Est-il possible de se lancer encore ainsi aujourd’hui. «Je suis
persuadé que c’est possible, répond Nicolas Jaques. Cela demande un
travail de fou, mais surtout de parfaitement connaître sa ou ses
destinations.»

Alain Bossu