Sept mois et des poussières. Voilà ce quaura duré la sacro-sainte organisation matricielle introduite dans le département Touroperating dHotelplan Swiss Group. Aujour-dhui, la direction générale dHotelplan prend une décision aussi rapide que courageuse: «retour à la case départ» (ou presque) et organigramme à plat pour les cinq murs porteurs de la maison. Une décision à la hauteur du prix payé il y a quelques mois aux consultants extérieurs qui sont à lorigine du changement
Ce faisant, Hotelplan reprend à la virgule près la même organisation que son antenne romande, Tourisme Pour Tous, où les responsabilités sont attribuées à six personnes au Destination-Management, une au Sales & Operations, une au Markt-Management.
Même si Hotelplan ne ladmet pas, sa précédente organisation matricielle est un échec. A linterne, une énergie folle a dû être dépensée lors de séances interminables et stériles réunissant les Products Managers sûrs de leur fait et le Markt-Management qui en était à ses balbutiements. Pendant ce temps, la concurrence sactivait à lextérieur. A lévidence, Hotelplan a dû y laisser des plumes en termes de parts de marché. Car il nest pas certain quun M-travel assure une rentabilité décente à un TO de cette taille. Si Hotelplan nétait pas perdant, sa direction générale aurait testé pendant quelques mois encore ces fameuses matrices peu fécondes. Ce nest pas le cas.
Léchec était programmé. Théoriquement, toute nouvelle structure est applicable. Concrètement, les thèses de St-Gall ou de Boston Consulting Group ne sappliquent pas au Touroperating où la capacité de réaction immédiate est obligatoire. Sur du plus long terme, ou dans des réseaux internationaux actifs dans lindustrie des machines ou lautomobile, lorganisation à la Boston fonctionnera sans doute. Mais pas chez un TO qui doit faire face à une concurrence acharnée sur une marché restreint et saturé. Un TO de la taille dHotelplan ne peut fonctionner quavec une structure à plat où les chefs de ressorts ont une relation directe et unique avec la direction générale. Que les chefs de produits et autres analystes du marché élaborent la meilleure offre correspondant au marché est une chose. Quils perdent leur latin à défendre leur jardin privé en est une autre. Un jour, il faut de toute façon trancher.
Le mérite dHotelplan est davoir reconnu son erreur et davoir pris les mesures qui simposent, moins de deux mois avant la clôture de son exercice financier 2005/2006. Errare humanum est, perseverare diabolicum