Intervilles de Pâques à la traîne (Edition 2016-13)

Les voyages en Europe résistent aux attentats

En moins de six mois, l’Europe aura à nouveau été confrontée à de violents attentats perpétrés à Bruxelles cette fois-ci. Le choix des cibles montre bien qu’il est totalement illusoire de penser un seul instant qu’il sera possible de se protéger contre la folie de quelques personnes déterminées à en finir, et si possible en entraînant autant de victimes que possible sur leur passage.

Au-delà de la dimension politique – la Belgique doit impérativement opérer une remise en question de son fonctionnement au vu des lacunes qui ont permis cette tragédie –, il y a la dimension humaine. Personne n’est à l’abri et tout le monde peut se retrouver pris au piège. Mais faut-il pour autant cesser de vivre? A nouveau, comme on a pu l’observer au lendemain des attentats de novembre à Paris, la population a montré qu’il n’en était rien.

Cette fois-ci pourtant, les autorités ont préféré renoncer temporairement à une marche et un rassemblement pour affirmer cette détermination, au nom de la sécurité. Toutefois, comme l’ont démontré un certain nombre de Bruxelloises et Bruxellois, il en fallait plus pour les réduire au silence et ils ont tenu à montrer qu’ils restent debout. En marge de cela, les annonces des gouvernements français et belge ne cessent de détailler l’avancée de l’enquête.

Mais qu’en est-il des voyageurs? Faut-il craindre un effondrement de la demande? Visiblement pas. L’envie de voyager reste un besoin ancré dans les habitudes et les mœurs. Bien sûr, à un moment ou l’autre, certains s’interrogeront sur le bienfondé d’un déplacement. Il semble cependant que l’humain dispose d’une faculté d’acclimatation. Une fois confronté à trop de violence, celle-ci est acceptée comme une donnée inéluctable.

Dès lors, les voyages en Europe continueront. Et les annonces constantes des victoires guerrières de l’alliance russo-syrienne au Moyen-Orient, présentées comme synonymes de défaites pour l’Etat Islamique, se veulent rassurantes. Une donnée qu’il conviendra de vérifier lors de la tenue de l’Euro en juin prochain.

Cédric Diserens