Korean développe Chine et Océanie depuis sa base de Séoul (Edition 2011-49)

En 1976, Zurich devenait la deuxième destination en Europe de Korean Air, derrière Paris.

Il y a trente-cinq ans, Korean Air nouait avec Zurich des liens solides en y ouvrant sa deuxième escale en Europe. Au fil des années, le routing du transporteur coréen a évolué, avec des axes via Anchorage, Amsterdam ou encore Moscou. Aujourd’hui, Korean Air relie la Suisse et la Corée du Sud trois fois par semaine (mardi, jeudi et samedi), la route suivie en hiver étant Séoul–Vienne–Zurich–Séoul, en Airbus A330-200.

«En été, nous avons été contraints de jongler avec la disponibilité des avions en raison du retard de nombreuses commandes. Le vol du samedi a ainsi été déplacé au dimanche, le tout en Boeing 747-400», précise Marc Soltermann, District Manager pour la Suisse, la Grèce et la région South East Europe (pays des Balkans). A cela s’ajoute un vol hebdomadaire tout cargo entre Séoul et Bâle, ajoute Marc Soltermann, fidèle à Korean Air depuis mai 1989. 

En termes de revenu annuel, le fret est d’ailleurs plus important que le segment passage pour Korean qui, avec 24 avions tout cargo, est le numéro un mondial des airlines classiques, derrière les compagnies purement fret. A Zurich, le cargo, les opérations, les ventes et le secteur commercial vivent tous sous un même toit abritant une quinzaine de collaborateurs.

«Au niveau passage, le marché suisse affiche cette année un léger recul de 4 à 5% en raison des événements qui ont frappé le Japon et freiné la demande. Car si l’axe Zurich–Séoul génère 50% de notre volume, le Japon reste très important pour nous, avec 25% du trafic, l’Océanie détenant de son côté 15% de parts de marché, contre 5% chacune pour la Chine et l’Asie du Sud-Est», poursuit Marc Soltermann. Structurellement, Korean traite en Suisse un trafic d’affaires relativement élevé, de nom-breuses entreprises helvétiques étant établies en Corée. Et au plan Incoming, le nombre de voyageurs coréens tournant autour des 12000 reste plus important que celui des Suisses se rendant en Corée du Sud pour des voyages d’agrément (8000). «Dans le segment Incoming, l’Europe
de l’Est connaît également un fort développement lié à la délocalisation d’im-portantes entreprises coréennes, par exemple Samsung, toujours plus attirées par cette région en raison des coûts de production devenus moins élevés», ajoute Marc Soltermann. 

La position géographique du hub de Séoul ouvre aussi de belles perspectives à Korean sur deux axes: Korean relie elle-même 23 destinations chinoises alors qu’à l’échelle de l’alliance Skyteam et des quatre transporteurs chinois affiliés ou en passe de l’être (China Airlines, China Eastern, China Southern et Xiamen Airlines), ce ne sont pas moins de 200 destinations qui s’offrent aux passagers. «Le potentiel est immense. Il l’est aussi vers l’Océanie car, si l’on analyse précisément la situation de Séoul, on constate que le nombre d’heures de vol n’est guère plus élevé que celui qu’offrent les hubs classiques de l’Asie du Sud-Est», estime Marc Soltermann. Mais il demeure clair que, sur l’Asie du Sud-Est, le poids de l’alliance Skyteam demeure encore inférieur à celui d’autres alliances mondiales, par exemple Star Alliance. En plus de Vietnam Airlines, l’adhésion de Garuda Indonesia ne change pas la donne mais celle que Malaysia Airlines pourrait envisager contribuera, peut-être, à rééquilibrer les rapports de force dans la région.

Et malgré l’absence d’un service on-line, la Suisse romande pèse tout de même 25% du trafic annuel, les vols d’apport de Swiss au départ de Genève étant inclus dans le prix des liaisons opérées depuis Zurich – Korean est aussi liée à Swiss par un SPA pour les autres gateways d’Europe.

Dominique Sudan

Dix Airbus A380 d’ici à 2014

Korean Air a passé de multiples commandes aux deux principaux constructeurs. A ce jour, la compagnie utilise quatre A380 prioritairement sur des routes à forte densité de trafic (Tokyo, Hongkong, Los Angeles, New York) et recevra six autres exemplaires entre l’année prochaine et 2014. Toujours chez Airbus, Korean a aussi passé commande de plusieurs A350. «Nous avons également une quinzaine de Boeing 787 Dreamliner en commande. Mais là aussi, il y a du retard dans la livraison. Le Dreamliner était idéalement prévu pour desservir Zurich, notamment en raison de sa plus grande capacité en fret. Dans un premier temps, je pense que nous en resterons au B-747 en été et à l’A330-200 en hiver sur la route de Zurich», note Marc Soltermann.

DS