Kuoni cannibalise-t-il ses filiales Frantour et Railtour? (Edition 2010-05)

Avec le système Kobra introduit cette année, Kuoni révolutionne son segment intervilles.

Grâce à Kobra, Kuoni et Helvetic Tours donnent cette année un réel coup de fouet au segment des voyages intervilles qui était à la peine depuis l’avènement des transporteurs aériens Low Cost et du développement fulgurant d’Internet. Jusqu’ici, les TOs actifs dans le domaine disaient faire la différence en offrant une valeur ajoutée aux clients (billets garantis pour spectacles musicaux, avantages dans certains musées, cartes à tarifs préférentiels dans les transports publics, etc.) mais cela ne suffit plus: l’accès direct aux hôtels qui reste le nerf de la guerre est plus aisé que jamais, et à des tarifs actualisés et nullement négociés à l’année.

Grâce à Kobra, Kuoni et Helvetic changent fondamentalement l’approche. Et quelques semaine seulement après la mise en place du système, les échos sont très positifs: Marianne Häuptli, directrice Market Management de Kuoni Suisse, confirme que les réservations de voyages intervilles sont déjà à la hausse dans les agences traditionnelles, qui ont désormais accès à un parc hôtelier immense, aux mêmes tarifs que ceux que l’on trouve sur Internet. Pour Kuoni Suisse, les voyages intervilles sont redevenus concurrentiels.

Mais où le bât blesse, c’est que le portefeuille de filiales de Kuoni Suisse compte deux filiales, Frantour et Railtour, ne travaillant pas avec le même système. Même si les deux marques se concentrent sur leurs propres forces en termes de destinations (France, Corse, Paris et Italie pour Frantour, marchés germanophones et trains pour Railtour) et dans le domaine de la distribution (connotation romande pour la première et plus alémanique pour la seconde), Kuoni pourrait rapidement et dangereusement concurrencer ses propres filiales intervilles.