La DCC bel et bien lancée (Edition 2015-37)

Premier bilan au sein des agences de voyages

Depuis le 1er septembre, le groupe Lufthansa a activé la Distribution Cost Charge et prélève CHF 16 sur toutes les réservations effectuées en GDS. Dans ces derniers, la taxe reste pour le moment affichée comme une taxe normale (YR Tax Box) au lieu d’une taxe supplémentaire (OB-Fee). «Avec la taxe YR, nous avons moins de travail à faire. L’OB-Fee n’est appliquée que dans le cas d’une réservation. Aussi, l’agent doit ajouter mentalement les CHF 16 tant qu’il ne réserve pas», indique Mark Zinniker, Head of Flight Procurement chez Kuoni. Pour sa part, Patrick Storneo, (Manager Purchasing & Production chez Hotelplan Ticket-xpress) souhaiterait également que la taxe reste une «YR». «Dans le cas contraire, nous devrons adapter le système. Il est cependant envisageable que les GDS cherchent à incorporer l’OB-Fee dans la de-mande de prix.» Andreas Cossalter (Senior Manager Flight Center TUI Suisse) souligne pour sa part que si cela ne venait pas à être le cas, il pourrait y avoir un problème avec l’ordonnance sur l’indication des prix. 

Au niveau des agences, même si l’arrivée de la DCC est encore fraîche, il n’y a pas de grand changement à signaler. Karine Nerini-Naegele (Juste par amour du voyage): «Je ne vends pas beaucoup de vol sec. Et si les clients viennent chez moi, les 16 francs ne feront pas une grande différence. Une seule certitude: je ne vais pas m’amuser à aller sur leur site. Je paie un abonnement mensuel à Galileo, je dois donc le rentabiliser.» 

A Versoix, Dominique Ludi (Versoix Voyages) admet qu’il est difficile de faire un boycott. «La clien-tèle sait ce qu’elle veut, on ne peut donc pas leur forcer la main. Plus que les 16 francs, c’est la manière qui est détestable. De plus, cela montre bien les limites d’une association comme la FSV.» A Lausanne, Jean-Marc Roch (Lausanne Voyages) indique n’avoir rien changé. «Je donne toujours un prix global comprenant billet, taxes d’aéroport et nos frais… après libre au client de prendre ou pas.»

A Aigle, Paul Richardson (Aigle Voyages) n’a pas eu encore de réservation sur le groupe Lufthansa. «Dans la mesure, nous éviterons ces transporteurs, et le cas échéant, nous augmenteront le prix total de la marge habituelle. Je trouve ‹alléchante› la taxe de complexité préconisée par Hotelplan, cependant, c’est le passager qui paiera, avec le risque de le pousser encore plus vers Internet.» A Conthey, Dominique Eve-quoz (Discovery Voyages) souligne qu’il est encore un peu tôt. «Suivant notre politique, nous ne vendons plus de billets du groupe LH. En revanche, nous prenons plus de temps afin de trouver des alternatives intéressantes pour nos clients. La situa-tion de Genève étant ce qu’elle est nous pouvons facilement proposer des offres avec des compagnies concurrentes. Mais cela sera diffi-cile de tenir cette ligne à long terme.»

Cédric Diserens