Le nouveau modèle de distribution de Lufthansa et Swiss continuera de
faire couler beaucoup dencre. Et pour cause: lannonce faite en
janvier par Lufthansa et Swiss ne constitue quun premier pas. En
effet, dautres modèles qui ne sont pas comparables existent déjà aux
USA
et en Grande-Bretagne. Sur ces deux importants marchés, les agences de
voyages bénéficient dun incentive garanti par les GDS (USA) ou dun
double incentive British Airways/GDS (Grande-Bretagne). En Suisse, rien
na été prévu dans ce sens pour linstant, même si les GDS confirment
quils sont en discussion avec les deux compagnies aériennes. Et le
tarif demandé par Lufthansa et Swiss aux agences na aucun point commun
avec les taxes perçues aux USA ou en Grande-Bretagne: il est prohibitif.
Le plan de Lufthansa imposé à sa filiale Swiss pourrait être plus
machiavélique: on répercute dabord les coûts sur les agences pour,
lorsque la libéralisation des GDS sera devenue réalité, taxer une
nouvelle fois les distributeurs. Car la proposition de la Commission
européenne que lEctaa rejette prévoit ni plus ni moins que les
airlines choisissent leurs GDS sans être contraintes de fournir à
chacun le même «content».
Fatalement, les relations déjà très peu transparentes quentretiennent
les compagnies aériennes avec les GDS deviendront très opaques. Et
cest justement ce que les agences de voyages, Fédération suisse en
tête, ont décidé de combattre fermement. Lautre problème concerne les
airlines qui sont encore liées à un GDS. Là, le Parlement européen a
déjà annoncé quil obligera ces compagnies à fournir le même contenu à
tous les GDS.
Après labandon de la commission qui ne sest pas traduite par un
quelconque avantage pour le consommateur final, les compagnies
souhaitent maintenant procéder au transfert de leurs propres coûts GDS
sur la clientèle. En attendant la deuxième vague qui sera une
déferlante,
et peut-être la troisième lorsque le paiement par carte de crédit sera aussi dans le collimateur des airlines.
Aujourdhui, la FSAV a décidé de ne pas lâcher son os. La semaine
dernière à Francfort, lattitude ferme de la branche suisse a même été
citée en exemple par lassociation allemande. Il est clair que le front
sest durci, le duo Lufthansa/Swiss ne donnant pas du tout limpression
de vouloir lâcher du lest et détudier la «solution suisse» chère à la
Fédération. On en vient même à oublier que certains accords
contractuels courront bien après ce fameux 1er octobre 2008 où
Lufthansa et Swiss veulent introduire leur modèle de tarifs
«préférentiels». Or le sens premier de «préférentiel» est le suivant:
qui établit une préférence. Mais il est vrai que le modèle a été
élaboré à Francfort