La deuxième vague sera une déferlante (Edition 2008-17)

Dominique sudan à propos des relations airlines/GDS

Le nouveau modèle de distribution de Lufthansa et Swiss continuera de
faire couler beaucoup d’encre. Et pour cause: l’annonce faite en
janvier par Lufthansa et Swiss ne constitue qu’un premier pas. En
effet, d’autres modèles qui ne sont pas comparables existent déjà aux
USA
et en Grande-Bretagne. Sur ces deux importants marchés, les agences de
voyages bénéficient d’un incentive garanti par les GDS (USA) ou d’un
double incentive British Airways/GDS (Grande-Bretagne). En Suisse, rien
n’a été prévu dans ce sens pour l’instant, même si les GDS confirment
qu’ils sont en discussion avec les deux compagnies aériennes. Et le
tarif demandé par Lufthansa et Swiss aux agences n’a aucun point commun
avec les taxes perçues aux USA ou en Grande-Bretagne: il est prohibitif.

Le plan de Lufthansa imposé à sa filiale Swiss pourrait être plus
machiavélique: on répercute d’abord les coûts sur les agences pour,
lorsque la libéralisation des GDS sera devenue réalité, taxer une
nouvelle fois les distributeurs. Car la proposition de la Commission
européenne que l’Ectaa rejette prévoit ni plus ni moins que les
airlines choisissent leurs GDS sans être contraintes de fournir à
chacun le même «content».

Fatalement, les relations déjà très peu transparentes qu’entretiennent
les compagnies aériennes avec les GDS deviendront très opaques. Et
c’est justement ce que les agences de voyages, Fédération suisse en
tête, ont décidé de combattre fermement. L’autre problème concerne les
airlines qui sont encore liées à un GDS. Là, le Parlement européen a
déjà annoncé qu’il obligera ces compagnies à fournir le même contenu à
tous les GDS.  

Après l’abandon de la commission qui ne s’est pas traduite par un
quelconque avantage pour le consommateur final, les compagnies
souhaitent maintenant procéder au transfert de leurs propres coûts GDS
sur la clientèle. En attendant la deuxième vague qui sera une
déferlante,
et peut-être la troisième lorsque le paiement par carte de crédit sera aussi dans le collimateur des airlines.

Aujourd’hui, la FSAV a décidé de ne pas lâcher son os. La semaine
dernière à Francfort, l’attitude ferme de la branche suisse a même été
citée en exemple par l’association allemande. Il est clair que le front
s’est durci, le duo Lufthansa/Swiss ne donnant pas du tout l’impression
de vouloir lâcher du lest et d’étudier la «solution suisse» chère à la
Fédération. On en vient même à oublier que certains accords
contractuels courront bien après ce fameux 1er octobre 2008 où
Lufthansa et Swiss veulent introduire leur modèle de tarifs
«préférentiels». Or le sens premier de «préférentiel» est le suivant:
qui établit une préférence. Mais il est vrai que le modèle a été
élaboré à Francfort