La distribution selon Tony Tyler/IATA (Edition 2012-43)

Comme un air de désaccords parfaits

Le discours prononcé par Tony Tyler fait du sens. Améliorer l’expérience aux aéroports ne peut que s’avérer bénéfique tant ce passage obligé reste pour le moment dépendant de nombreux facteurs et de hasard. Et les compagnies aériennes pourront offrir le meilleur des services, un voyage débutera toujours mal lors d’une expérience désagréable à l’embarquement. Concernant la justification du dé-veloppement du New Distribution Channel (NDC), la musique est un
peu différente et certaines notes sonnent faux.

Le CEO de l’IATA relève que les ventes directes, via les sites Internet des compagnies aériennes, ne représentent que 40%, le reste étant attribué aux agences travaillant avec les GDS. Dès lors, on peut déjà se poser une question: si le produit aérien est aussi excellent et conçu sur mesure en fonction des besoins des clients, pourquoi ne sont-ils que 40% à passer par le site d’une compagnie? Tony Tyler donne un élément de réponse en soulignant que le modèle de distribution par les tiers n’est concentré que sur la question du prix.

A cela s’ajoute le fait que le client n’est identifié qu’une fois la trans–action conclue. Faut-il comprendre que de son point de vue, l’agent n’est pas en mesure de faire la différence entre les différents produits de l’aérien et de les expliquer au client? Bien entendu, lors que l’on parle d’agence, il faut aussi (surtout?) comprendre les agences de masse, en ligne, qui effectuent des recherches basées sur le prix. Mais quelque part, le propos de Tony Tyler est dérangeant. Car outre le fait de dénigrer le travail du revendeur, il dénigre également le client.

Certes, les voyageurs fréquents sont au fait du fonctionnement de l’aérien. Easyjet le démontre plutôt bien en adaptant son offre à la demande. Ainsi, on trouve le prix de base pour celui qui veut payer le moins possible, ou le prix plus élevé, pour celui qui veut un maximum de services inclus. Au cours de ces dernières années, de nombreuses compagnies ont joué sur l’argument du «Full Service Carrier». Le modèle NDC apporte-t-il réellement quelque chose de nécessaire?

Si l’on considère les coûts du carburant, les différentes taxes gouvernementales, peut-on vraiment accabler la distribution d’un frein à l’innovation? Et les compagnies aériennes ne sont-elles pas elles-mêmes à la base des multiples sous-classes qui com-pliquent tant la distribution pour le client?