Sans quil ny soit nullement question du fameux projet de Charte de bonne collaboration lancé il y a deux ans, le groupement AVP (Agences de Voyages Privées), qui réunit Delta Voyages, Executive Travel, ICT, Fert, RN Travel Services, Transcontinental et VIP Voyages, a mis sur pied à la veille des Fêtes sa rencontre annuelle baptisée Journée des fournisseurs. Destinée à négocier les bases de la collaboration portant sur lannée suivante, cette journée na pas forcément rassuré le groupement genevois en matière de relations compagnies aériennes-agences.
« Une nouvelle fois, nous arrivons au même constat : les compagnies aériennes viennent avec leurs diktats et durcissent leurs exigences. Depuis des années, les agences de voyages avancent des arguments qui ne sont jamais entendus et les compagnies aériennes persistent et signent. De plus, la plupart de leurs représentants nont plus aucun pouvoir décisionnel », résume Claude Luterbacher, président de lAVP.
Le groupe Lufthansa, de même que Star Alliance qui domine le marché suisse, se distingueraient ainsi par une rigidité accrue en matière de collaboration. Les « Service Marketing Agreements » proposés aux distributeurs sont, par exemple, conditionnés à toute une série de points extrêmement précis, position dominante oblige.
Mais toute règle a ses exceptions : les compagnies du Golfe Persique, se livrent une concurrence toujours plus rude pour la maîtrise du ciel mondial, ont une approche différente, plus consensuelle. Elles ont des parts de marché à gagner et uvrent dans ce sens. LAVP trouve également certaines pistes avec dautres transporteurs, à limage dAir France-KLM.
« Nous ne demandons quà être reconnus à notre juste valeur. Certes, les paramètres ont changé et les prix ont baissé. Mais nous estimons que tous les réseaux de distribution peuvent vivre en harmonie. Pourquoi les compagnies aériennes ne précisent-elles jamais que la réservation est possible auprès des agences agréées IATA ? En quoi cela leur porterait-il préjudice ? Aux USA, par exemple, les agences reprennent du poil de la bête et sont de nouveau commissionnées dans certains cas. En tant que patrons et entrepreneurs, nous nous battons pour cela : sappuyer sur un vrai partenariat afin doffrir une réelle valeur ajoutée aux clients et des salaires décents à nos collaborateurs. Les grands groupes aériens doivent impérativement revoir leur copie afin dassurer leur propre pérennité. Il ne peuvent pas capitaliser uniquement sur le virtuel. Leur avenir est en jeu », conclut Claude Luterbacher.
« A lécoute, Easyjet a une approche intelligente »