La majorité des airlines déçoit une nouvelle fois l’AVP (Edition 2013-02)

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Sans qu’il n’y soit nullement question du fameux projet de Charte de bonne collaboration lancé il y a deux ans, le groupement AVP (Agences de Voyages Privées), qui réunit Delta Voyages, Executive Travel, ICT, Fert, RN Travel Services, Transcontinental et VIP Voyages, a mis sur pied à la veille des Fêtes sa rencontre annuelle baptisée Journée des fournisseurs. Destinée à négocier les bases de la collaboration portant sur l’année suivante, cette journée n’a pas forcément rassuré le groupement genevois en matière de relations compagnies aériennes-agences.

« Une nouvelle fois, nous arrivons au même constat : les compagnies aériennes viennent avec leurs diktats et durcissent leurs exigences. Depuis des années, les agences de voyages avancent des arguments qui ne sont jamais entendus et les compagnies aériennes persistent et signent. De plus, la plupart de leurs représentants n’ont plus aucun pouvoir décisionnel », résume Claude Luterbacher, président de l’AVP.

Le groupe Lufthansa, de même que Star Alliance qui domine le marché suisse, se distingueraient ainsi par une rigidité accrue en matière de collaboration. Les « Service Marketing Agreements » proposés aux distributeurs sont, par exemple, conditionnés à toute une série de points extrêmement précis, position dominante oblige.

Mais toute règle a ses exceptions : les compagnies du Golfe Persique, se livrent une concurrence toujours plus rude pour la maîtrise du ciel mondial, ont une approche différente, plus consensuelle. Elles ont des parts de marché à gagner et œuvrent dans ce sens. L’AVP trouve également certaines pistes avec d’autres transporteurs, à l’image d’Air France-KLM.

« Nous ne demandons qu’à être reconnus à notre juste valeur. Certes, les paramètres ont changé et les prix ont baissé. Mais nous estimons que tous les réseaux de distribution peuvent vivre en harmonie. Pourquoi les compagnies aériennes ne précisent-elles jamais que la réservation est possible auprès des agences agréées IATA ? En quoi cela leur porterait-il préjudice ? Aux USA, par exemple, les agences reprennent du poil de la bête et sont de nouveau commissionnées dans certains cas. En tant que patrons et entrepreneurs, nous nous battons pour cela : s’appuyer sur un vrai partenariat afin d’offrir une réelle valeur ajoutée aux clients et des salaires décents à nos collaborateurs. Les grands groupes aériens doivent impérativement revoir leur copie afin d’assurer leur propre pérennité. Il ne peuvent pas capitaliser uniquement sur le virtuel. Leur avenir est en jeu », conclut Claude Luterbacher.

« A l’écoute, Easyjet a une approche intelligente »

Easyjet est presque citée en exemple par l’AVP, chose impensable il y a une dizaine d’années. En homme de dialogue qu’il est, Thomas Haagensen, directeur commercial Europe du Nord, a en tout cas fait bonne impression devant l’AVP. « Easyjet a une approche intelligente vis-à-vis des clients commerciaux. La compagnie est à l’écoute, cherche des formules et fait preuve d’un dynamisme moderne. Nous avons là des interlocuteurs responsables et proactifs. Un exemple : EasyJet, sur un axe donné où une entreprise est appelée à se déplacer fréquemment, propose des ‘flat-fees’ jusqu’au dernier siège disponible et garantit une grande flexibilité. Ce faisant, elle revalorise aussi la valeur de ses coupons et redonne au marché l’idée de la valeur du transport aérien. Cette attitude n’est pas inintéressante du tout », commente Luterbacher. 
Dominique Sudan