La meilleure défense, c’est l’attaque (Edition 2012-23)

Nouvelle stratégie Club Med, la griffe Giscard d’Estaing

Sans doute les lauriers sanctionnent-ils la victoire. Mais il n’est guère prudent de toujours dormir avec. Henri Giscard d’Estaing l’a parfaitement compris lorsqu’il a entamé de remonter une à une les marches d’une solidification pourtant bétonnée au changement radical. Qu’on ne s’y trompe pas, le patron de Club Méditerranée n’a jamais prôné la politique de la table rase pour que les lendemains rasent gratis. Il a conservé l’esprit des fondateurs, des pionniers. 

2002–2012: dix ans qu’un fils de président de la France, Henri Giscard d’Estaing, est à la tête du Club. Lui non plus, on n’a pas donné cher de sa peau. L’utopie, dit-on, coûte encore plus cher quand les rêves s’envolent vers le haut de la gamme. Autant présumer qu’il fonce droit dans le mur tandis que l’argent des actionnaires glisse dans un puits sans fond. L’homme a su s’entourer. Il est allé chercher des collaborateurs là où le monde du tourisme n’avait pas l’habitude de se rendre, dans les grandes entreprises de consommation et du luxe. Il ne leur a pas donné les clés du village, mais le bleu de chauffe pour entreprendre.

Les Business Units que Club Med a mises en place vont dans ce sens. Il ne s’agit pas de s’intéresser seulement à de nouveaux marchés, exceptionnellement porteurs d’espoir comme la Chine. Les marchés traditionnels doivent se muer en véritables centres de profit. C’est le cas pour l’unité France-Belgique-Suisse que dirige désormais Sylvain Rabuel et qui représente 60% du chiffre d’affaires et des clients du Club. Autant que bat ici le cœur de Club Med. C’est aussi l’unité NMEA, pour Nouveaux marchés Europe-Afrique que vient de prendre en mains Laure Baume, ancienne directrice pour la Suisse. 

«Vivre ensemble est le vrai luxe!» Le slogan paraît désuet mais le haut de gamme n’a plus peur des références qui lui ont permis d’émerger. Derrière la fête des Gentils Membres (GM), les Gentils Organisateurs (GO) ont toujours très vite appris qu’ils n’étaient là que pour permettre aux autres de s’amuser. Seuls, les moyens du bord ont changé pour mener une stratégie mondiale.

Aujourd’hui, Club Med a compris que la meilleure défense, c’est l’attaque. On se souvient de la fameuse phrase de Gérard Blitz: «Le but de la vie, c’est d’être heureux; le lieu pour être heureux, c’est ici; le moment pour être heureux, c’est maintenant.»