Jeudi 29 septembre, le deuxième congrès du TTW prenait place. Après le Business Travel, cest la Distribution qui sest retrouvée à lhonneur avec pour point de départ, la charte de bonne collaboration lancée par lassociation des agences de voyages privées (AVP). Jean-Claude Fert, directeur de Fert Voyages, mais également président de lAVP, est revenu sur les changements structurels qua connu la branche, de la création de la première Low Cost dans les années 1970 à la réalité daujourdhui. «En 1985, Ryanair voit le jour en Europe. Elle transporte pour sa première année près de 5000 passagers. En 2010, elle en compte 73 millions.»
Fort de ce constat, Jean-Claude Fert a relevé le rôle du conseiller en voyages qui se retrouve pris dans la lutte tarifaire que se livrent les compagnies aériennes. «Sur un segment comme ParisNew York, les prix sétalent de 280 à 10180 euros.» Les chiffres énoncés donnent le tournis. «En 1999, on a recensé 39 millions de tarifs différents pour 40 millions de sièges offerts.» Et toujours selon lui, le secours ne viendra assurément pas de lIATA quil qualifie simplement comme une «agence de clearing uniquement». Dès lors, il devient impératif quun dialogue sétablisse entre les compagnies aériennes et les agences. Cest lobjectif de la charte lancée par lAVP.
«La première mouture a permis de constater que les temps de réponse variaient dun interlocuteur à lautre, allant dune réponse dans le mois à une réponse dans lannée.» 28 compagnies régulières pas de Low Cost ont été contactées. Une seconde version a ensuite vu le jour, avec des questions plus précises et labandon de lanonymat pour les compagnies y répondant. Pour autant, ce point ne devrait pas être un frein. «Il sagit dune recherche de solution à des problèmes. Nous voulons entamer une discussion et recherchons une voie médiane entre les contraintes des agences et celles des compagnies aériennes.»
Gage du bienfondé de la démarche, la Fédération suisse des agences de voyages (FSAV) soutien lAVP. «Cest une très bonne idée de chercher la collaboration. Celle-ci est bien souvent évoquée par les compagnies aériennes, mais pas concrètement appliquée, souligne Walter Kunz. Une coopération globale est requise pour aller de lavant.» Jean-Claude Fert précise encore que le but de lAVP est de passer la main à la FSAV.
De son côté, Sylvie Boulant, directrice Air France-KLM et représentante pour loccasion de Delta Air Lines, qualifie cette idée de «démarche très saine, car elle vise lamélioration du service au client». Rudolf Schumacher, Head of Sales & Marketing Swiss International Air Lines, attribue la lenteur des réponses à la complexité des questions. «Derrière chacune se cache probablement un cas qui nest pas toujours clair.»
Rolf Weber, directeur de Stohl-Air Voyages, fonctionne pour sa part suivant un modèle simple et efficace: «Tout accord passé fait lobjet dune discussion. Si un modèle nest pas distribuable, nous ne le vendons pas.» Enfin, Jacques Lathion, directeur du Lathion Group et président de lAPR, confirme son soutien. «Face aux compagnies aériennes, nous sommes dans une situation floue. Nous endossons le rôle des porteurs deau que lon garde «au cas où» nous deviendrions utiles.» Jean-Claude Fert a pour sa part rappelé quil sagit là de louverture dun dialogue et non dun engagement contractuel.
Cédric Diserens