La voix de l’AVP résonne comme un véritable appel au dialogue bilatéral (Edition 2011-40)

Jean-Claude Fert est revenu sur les fondements qui ont fait naître le projet de charte proposée en premier lieu par l’AVP.

Jeudi 29 septembre, le deuxième congrès du TTW prenait place. Après le Business Travel, c’est la Distribution qui s’est retrouvée à l’honneur avec pour point de départ, la charte de bonne collaboration lancée par l’association des agences de voyages privées (AVP). Jean-Claude Fert, directeur de Fert Voyages, mais également président de l’AVP, est revenu sur les changements structurels qu’a connu la branche, de la création de la première Low Cost dans les années 1970 à la réalité d’aujourd’hui. «En 1985, Ryanair voit le jour en Europe. Elle transporte pour sa première année près de 5000 passagers. En 2010, elle en compte 73 millions.»

Fort de ce constat, Jean-Claude Fert a relevé le rôle du conseiller en voyages qui se retrouve pris dans la lutte tarifaire que se livrent les compagnies aériennes. «Sur un segment comme Paris–New York, les prix s’étalent de 280 à 10180 euros.» Les chiffres énoncés donnent le tournis. «En 1999, on a recensé 39 millions de tarifs différents pour 40 millions de sièges offerts.» Et toujours selon lui, le secours ne viendra assurément pas de l’IATA qu’il qualifie simplement comme une «agence de clearing uniquement». Dès lors, il devient impératif qu’un dialogue s’établisse entre les compagnies aériennes et les agences. C’est l’objectif de la charte lancée par l’AVP.

«La première mouture a permis de constater que les temps de réponse variaient d’un interlocuteur à l’autre, allant d’une réponse dans le mois à une réponse dans l’année.» 28 compagnies régulières –pas de Low Cost – ont été contactées. Une seconde version a ensuite vu le jour, avec des questions plus précises et l’abandon de l’anonymat pour les compagnies y répondant. Pour autant, ce point ne devrait pas être un frein. «Il s’agit d’une recherche de solution à des problèmes. Nous voulons entamer une discussion et recherchons une voie médiane entre les contraintes des agences et celles des compagnies aériennes.»

Gage du bienfondé de la démarche, la Fédération suisse des agences de voyages (FSAV) soutien l’AVP. «C’est une très bonne idée de chercher la collaboration. Celle-ci est bien souvent évoquée par les compagnies aériennes, mais pas concrètement appliquée, souligne Walter Kunz. Une coopération globale est requise pour aller de l’avant.» Jean-Claude Fert précise encore que le but de l’AVP est de passer la main à la FSAV.

De son côté, Sylvie Boulant, directrice Air France-KLM et représentante pour l’occasion de Delta Air Lines, qualifie cette idée de «démarche très saine, car elle vise l’amélioration du service au client». Rudolf Schumacher, Head of Sales & Marketing Swiss International Air Lines, attribue la lenteur des réponses à la complexité des questions. «Derrière chacune se cache probablement un cas qui n’est pas toujours clair.»

Rolf Weber, directeur de Stohl-Air Voyages, fonctionne pour sa part suivant un modèle simple et efficace: «Tout accord passé fait l’objet d’une discussion. Si un modèle n’est pas distribuable, nous ne le vendons pas.» Enfin, Jacques Lathion, directeur du Lathion Group et président de l’APR, confirme son soutien. «Face aux compagnies aériennes, nous sommes dans une situation floue. Nous endossons le rôle des porteurs d’eau que l’on garde «au cas où» nous deviendrions utiles.» Jean-Claude Fert a pour sa part rappelé qu’il s’agit là de l’ouverture d’un dialogue et non d’un engagement contractuel.

Cédric Diserens