«L’abandon du codeshare avec Swiss a été sans effet» (Edition 2015-15)

TAP Portugal fête son 70e anniversaire. Le point avec son responsable en Suisse romande depuis 27 ans.

TAP Portugal fête cette année ses 70 ans. Que vous inspire cet anniversaire?

Une immense fierté de voir la compagnie exister depuis le 14 mars 1945 dans ce monde difficile et compliqué qu’est l’aviation commerciale, de l’avoir vue grandir et se moderniser, et, à titre personnel d’avoir contribué depuis 27 ans à son développement en Suisse. Merci au marché suisse pour sa collaboration et sa confiance depuis presque 52 ans: en effet, nous volons vers la Suisse depuis 1963, et Genève avait été notre première destination.

Quels ont été les changements marquants opérés sur le marché suisse?

Il y en a eu! Lorsque j’ai débuté au bureau de Chantepoulet, nous n’avions qu’un vol par jour sur Lisbonne, triangulaire avec Zurich. Plus tard, nous avons ouvert Porto le week-end, également en triangle Zurich. Notre offre a considéra-blement augmenté ces dernières années et comprend en haute saison neuf vols par jour vers le Portugal (trois Genève-Lisbonne et deux Genève-Porto; trois Zurich-Lisbonne et un Zurich-Porto). 

Suite au projet Qualiflyer Group avec Swissair, je me souviens aussi d’avoir dû fermer avec tristesse le bureau en ville et d’être la première compagnie aérienne à quitter cette fameuse rue Chantepoulet. 

Entre Genève et Zurich, la structure du trafic est-elle identique?

Nous avons à Genève un vol de plus pour Porto, trafic ethnique oblige. Si les TOs plus importants sont en Suisse alémanique, les TOs romands sont là et se battent pour marquer leur position. Au niveau long-courrier c’est assez équilibré entre les deux villes, avec un léger avantage pour Zurich en raison de la taille du marché, notamment pour le Brésil. Les Alémaniques apprécient vraiment cette destination et le long-courrier représente environ 17% dans nos ventes.

L’abandon du codeshare avec Swiss a-t-il influencé votre résultat 2014?

En aucune façon. Notre résultat global en Suisse affiche une croissance de 5,1% en termes de revenu et de 6,8% pour les «flight coupons». Sans le retard de livraison de six nouveaux avions en juin 2014, ni la grève en automne, nos résultats auraient pu être meilleurs. Le codeshare point-to-point existe depuis Zurich, mais pas à Genève, suite à la décision de Swiss. A Genève, le codeshare existe seulement pour les vols d’apport in/out, mais pas pour le point à point.

Au sein de Star Alliance, une telle situation est-elle compréhensible?

Oui, car chaque compagnie est libre de voler en codeshare ou d’y renoncer. Ce n’est pas une obligation pour faire partie de l’alliance.

Ne conviendrait-il pas, au contraire, de jouer la carte de Star Alliance?

A mon avis, l’union fait la force. Pour at-teindre un objectif, il me semble plus facile d’être deux que seul… Personnellement, je pense que le marché pourrait bénéficier de nos synergies conjointes TAP/Swiss, mais cela reste une opinion personnelle. Nous respectons la décision de Swiss et vivons avec sans problème.

Qu’en est-il de la privatisation envisagée de TAP?

Comme il s’agit du domaine public, le gouvernement a décidé en février de rouvrir ce dossier. Un cahier de charges a été établi et mis à disposition des compagnies intéressées, qui disposent d’un délai fixé au 15 mai 2015 pour présenter une offre d’achat.

DS