Il est urgent de ne plus attendre. Tel est sans doute le sentiment
général de lensemble du gratin mondial de lindustrie aérienne qui ne
veut plus seulement assumer de belles phrases autour du climat et des
économies dénergie. Le 3e Sommet Aviation & Environnement qui
sest tenu les 22 et 23 avril à Genève naura pas valeur de cri
dalarme mais bien dun véritable consensus pour les actions à mener.
Boeing et Airbus, par exemple, ont signé un accord pour diminuer
limpact du trafic aérien sur lenvironnement. Thomas Enders, PDG
dAirbus affirme que «sopposer napporte aucun avantage compétitif»,
ce qui en dit beaucoup plus long quon ne limagine lorsque lon
connaît la bataille acharnée que se livrent les deux entreprises. A
Genève, tout ce que le monde de laérien compte de décideurs était
présent pour donner le coup denvoi dune profonde mutation: aéroports,
constructeurs, compagnies aériennes ou motoristes. Beaucoup ont livré
leur sentiment, mais surtout leur envie dactionner les manet-tes.
Aussi bien Robert Aaronson, directeur général dAirport Council
International que Scott Carson, CEO de Boeing Commercial Airplanes, Tom
Enders le patron dAirbus, Matt King, President Civil Aerospace de
Rolls-Royce ou Stephen Finger, président de Pratt & Whitney.
«Je veux que nous puissions nous situer en pole position dans la lutte
contre les émissions nocives, insiste Sanjay Bhuckory, président dAir
Mauritius, en mettant en place immédiatement des actions possibles sur
des sujets très concrets. Nous devons prendre le taureau de
lenvironnement par les cornes.»
Le but est concret: laérien doit arriver à 0% démissions carbone par
les avions dici 2050 sans que cela pose de problème de croissance.
«Cela paraît un rêve inatteignable, poursuit le patron dAir Mauritius,
mais les progrès technologiques accomplis prouvent que nous pouvons
faire un grand bond en avant. Dautres sources dénergie sont
possibles, nous y travaillons tous et le stade est plus avancé quon ne
limagine.» Lîle Maurice accueillera dailleurs le 30 octobre prochain
un sommet sur le thème Aviation et environnement: un développement
durable.
Alain Bossu
Air Mauritius plante 6000 arbres par an
Cofondateur, depuis plus de 15 ans, dune ONG spécialisée sur
les questions denvironnement bien avant de prendre la présidence dAir
Mauritius, Sanjay Bhuckory a tenu à ce que la compagnie montre
lexemple. «Nous sommes une île touristique accessible en avion, cest
donc un devoir.» Au niveau purement mauricien, la compagnie a signé un
accord avec le Mauritius Wildlife Fund. Pour chaque décollage du tarmac
mauricien, un arbre dune espèce endémique est planté, ce qui signifie
environ 6000 arbres par an. Deux autres projets sont à lhonneur. La
compagnie aide à la protection de deux oiseaux spécifiques à lîle
Rodrigues, la rousserolle (fauvette) et le foudi/cardinal. Air
Mauritius utilisera par ailleurs davantage limage du paille-en-queue
(oiseau emblématique de Maurice) dans ses actions de marketing et de
communication.
AB
LAéroport International de Genève a signé
En signant la «Déclaration sur le changement climatique» le
mardi 22 avril à loccasion du 3e Sommet Aviation & Environnement
qui sest déroulé à Genève, plus de 300 aéroports du monde entier ont
voulu montrer quils attachaient une importance et une détermination
particulières à aller encore plus loin. En signant cette déclaration,
le directeur général de lAéroport International de Genève (AIG),
Robert Deillon, a rappelé lengagement de lAIG dans le domaine de
lenvironnement. «Avec tous les acteurs de lindustrie, a-t-il
précisé, nous avons comme objectif de stopper la croissance des
émissions de carbone, premier pas vers un futur sans carbone pour
laviation.» De nombreuses mesures déconomie dénergie sont déjà en
place à Genève, quil sagisse du secteur des opérations ou des
infrastructures aéroportuaires ou que cela concerne les émissions
générées de/vers laéroport des passagers ou des employés de lAIG.
Pour sa part, Robert J. Aaronson, le directeur général dAirport
Council International, lassociation qui réunit la plupart des
responsables daéroports dans le monde, a mis en lumière limportance
de ces nouvelles décisions. «Dans le monde entier, rappelle-t-il, les
aéroports ont déjà entrepris des actions pour limiter les dépenses en
énergie. Cette Déclaration veut démontrer que nous voulons aller plus
loin pour relever les défis environnementaux. Elle confirme la volonté
de croître tout en sengageant dans la direction du développement
durable.»
AB