L’aérien prend le taureau de l’environnement par les cornes (Edition 2008-18)

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Il est urgent de ne plus attendre. Tel est sans doute le sentiment
général de l’ensemble du gratin mondial de l’industrie aérienne qui ne
veut plus seulement assumer de belles phrases autour du climat et des
économies d’énergie. Le 3e Sommet Aviation & Environnement qui
s’est tenu les 22 et 23 avril à Genève n’aura pas valeur de cri
d’alarme mais bien d’un véritable consensus pour les actions à mener.

Boeing et Airbus, par exemple, ont signé un accord pour diminuer
l’impact du trafic aérien sur l’environnement. Thomas Enders, PDG
d’Airbus affirme que «s’opposer n’apporte aucun avantage compétitif»,
ce qui en dit beaucoup plus long qu’on ne l’imagine lorsque l’on
connaît la bataille acharnée que se livrent les deux entreprises. A
Genève, tout ce que le monde de l’aérien compte de décideurs était
présent pour donner le coup d’envoi d’une profonde mutation: aéroports,
constructeurs, compagnies aériennes ou motoristes. Beaucoup ont livré
leur sentiment, mais surtout leur envie d’actionner les manet-tes.
Aussi bien Robert Aaronson, directeur général d’Airport Council
International que Scott Carson, CEO de Boeing Commercial Airplanes, Tom
Enders le patron d’Airbus, Matt King, President Civil Aerospace de
Rolls-Royce ou Stephen Finger, président de Pratt & Whitney.

«Je veux que nous puissions nous situer en pole position dans la lutte
contre les émissions nocives, insiste Sanjay Bhuckory, président d’Air
Mauritius, en mettant en place immédiatement des actions possibles sur
des sujets très concrets. Nous devons prendre le taureau de
l’environnement par les cornes.»

Le but est concret: l’aérien doit arriver à 0% d’émissions carbone par
les avions d’ici 2050 sans que cela pose de problème de croissance.
«Cela paraît un rêve inatteignable, poursuit le patron d’Air Mauritius,
mais les progrès technologiques accomplis prouvent que nous pouvons
faire un grand bond en avant. D’autres sources d’énergie sont
possibles, nous y travaillons tous et le stade est plus avancé qu’on ne
l’imagine.» L’île Maurice accueillera d’ailleurs le 30 octobre prochain
un sommet sur le thème Aviation et environnement: un développement
durable.

Alain Bossu

Air Mauritius plante 6000 arbres par an

Cofondateur, depuis plus de 15 ans, d’une ONG spécialisée sur
les questions d’environnement bien avant de prendre la présidence d’Air
Mauritius, Sanjay Bhuckory a tenu à ce que la compagnie montre
l’exemple. «Nous sommes une île touristique accessible en avion, c’est
donc un devoir.» Au niveau purement mauricien, la compagnie a signé un
accord avec le Mauritius Wildlife Fund. Pour chaque décollage du tarmac
mauricien, un arbre d’une espèce endémique est planté, ce qui signifie
environ 6000 arbres par an. Deux autres projets sont à l’honneur. La
compagnie aide à la protection de deux oiseaux spécifiques à l’île
Rodrigues, la rousserolle (fauvette) et le foudi/cardinal. Air
Mauritius utilisera par ailleurs davantage l’image du paille-en-queue
(oiseau emblématique de Maurice) dans ses actions de marketing et de
communication.   

AB

L’Aéroport International de Genève a signé

En signant la «Déclaration sur le changement climatique» le
mardi 22 avril à l’occasion du 3e Sommet Aviation & Environnement
qui s’est déroulé à Genève, plus de 300 aéroports du monde entier ont
voulu montrer qu’ils attachaient une importance et une détermination
particulières à aller encore plus loin. En signant cette déclaration,
le directeur général de l’Aéroport International de Genève (AIG),
Robert Deillon, a rappelé l’engagement de l’AIG dans le domaine de
l’environnement. «Avec tous les acteurs de l’industrie, a-t-il
précisé, nous avons comme objectif de stopper la croissance des
émissions de carbone, premier pas vers un ‹futur sans carbone› pour
l’aviation.» De nombreuses mesures d’économie d’énergie sont déjà en
place à Genève, qu’il s’agisse du secteur des opérations ou des
infrastructures aéroportuaires ou que cela concerne les émissions
générées de/vers l’aéroport des passagers ou des employés de l’AIG.
Pour sa part, Robert J. Aaronson, le directeur général d’Airport
Council International, l’association qui réunit la plupart des
responsables d’aéroports dans le monde, a mis en lumière l’importance
de ces nouvelles décisions. «Dans le monde entier, rappelle-t-il, les
aéroports ont déjà entrepris des actions pour limiter les dépenses en
énergie. Cette Déclaration veut démontrer que nous voulons aller plus
loin pour relever les défis environnementaux. Elle confirme la volonté
de croître tout en s’engageant dans la direction du développement
durable.»    

AB